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Sociétés d’Etat des «corrections» salariales en vue

• «Les Dépôts à termes dans les banques seront utilisés»

• Pour financer les industries

• Et répondre aux besoins primaires des populations

Le 26 avril 2024, le président de la Transition, Ibrahim Traoré, était face à nos confrères de la RTB. Un entretien qui a eu lieu à Bobo-Dioulasso, à l’occasion de la Semaine nationale de la culture (SNC). Plusieurs sujets d’ordre économique y ont été abordés. On retient, entre autres, le paiement de la dette intérieure et le financement des usines qui seront construites 100% par le biais de l’Etat. Comment le gouvernement entend trouver les fonts pour financer tous ces projets.

A cette question, le Président Traoré répondra que « nous avons une stratégie de financement. Il y a d’abord la Caisse de dépôt et de consignation que nous avons transformée en Caisse de dépôt et d’investissement. L’objectif est de financer l’industrialisation. Il y a aussi le Fonds burkinabè de développement économique et social que nous sommes en train de redynamiser pour ce faire. Et pour y arriver, nous allons nous appuyer sur les acquis de nos Sociétés d’Etat », a expliqué le chef de l’Etat.

Le Burkina Faso s’est lancé dans un processus d’industrialisation. La dernière inauguration en date est celle du 29 mars 2024. Le président avait procédé à Sourgou, dans la province du Boulkiemdé, région du Centre-Ouest, au lancement des travaux de construction d’un complexe textile dénommé « IRO-TEXBURKINA ». (DR)

De quels acquis parle-t-il ? Dans son explication, IB entend utiliser les Dépôts à terme (DAT) de ces Sociétés d’Etat, logés au sein des banques. « Nous avons des Sociétés d’Etat qui font des bénéfices et qui les utilisent pour des DAT dans les banques. C’est une bonne chose dans un pays qui n’est pas en guerre. Mais nous ne sommes pas à cette étape. Actuellement, on va relire beaucoup de textes dans les Sociétés d’Etat, pour revoir le traitement salarial qui est déséquilibré par rapport à la masse populaire. Et les DAT, nous allons les toucher. Cela ne va pas forcément plaire aux institutions bancaires, mais il faut qu’elles comprennent que nous devons faire tourner l’économie, ce qui va leur permettre de se développer. C’est donc l’argent de ces Sociétés d’Etat qui va financer beaucoup d’industries qui vont produire et nous éviter d’aller importer de l’extérieur », a-t-il expliqué.

Sur la question de savoir si les salariés des Sociétés d’Etat doivent s’attendre à une baisse de salaire, Ibrahim Traoré parle de « correction ». Pour certains, ça sera une baisse, une augmentation pour d’autres et pour une 3e partie, il n’y aura pas de changements ».

Selon lui, chaque Société fonctionne de manière disparate et cela n’est pas bien. Et d’ajouter que « chaque Société fonctionne de sa façon, que ce soit au niveau de la grille salariale ou les Conseils d’administration, chacun décide de comment se rémunérer. Ce n’est pas bon. Il faut équilibrer et avoir un principe de fonctionnement. Et c’est ce que nous sommes en train de faire. Partout où nous allons, les populations demandent de l’eau potable, des routes, etc., on ne peut pas être là à avoir des millions de salaires par mois et pendant que d’autres boivent de l’eau dans des marigots. Nous allons équilibrer pour pouvoir servir les besoins primaires des populations dans les villages ».

Plus de 500 milliards FCFA au budget de l’Etat

Lors de la 31e session de l’Assemblée générale, en juin 2023, 19 Sociétés d’Etat étaient listées au Burkina Faso, contre 22 entreprises, lors des précédentes sessions, en raison de la non-prise des 3 établissements publics de prévoyance sociale : CARFO, CNSS et CNAMU.  Ces entreprises publiques qui jouent un rôle majeur dans l’économie nationale, en raison de leur implication stratégique et de la place qu’elles occupent dans les processus d’élaboration, de planification et de mise en œuvre des politiques publiques. Elles ont réalisé un chiffre d’affaires cumulé de 1.694,473 milliards FCFA pour l’exercice 2022, en hausse de 26,76% entre 2021 et 2022. Une performance principalement soutenue par la Sonabhy, la Sonabel et la Lonab dont les chiffres d’affaires ont augmenté respectivement de 335,631 milliards, de 15,326 milliards et de 6,940 milliards FCFA entre 2021 et 2022. La contribution directe au budget de l’Etat des Sociétés d’Etat est passée de 372,042 milliards en 2021 à 519,638 milliards FCFA en 2022, soit une hausse de 147,596 milliards FCFA entre 2021 et 2022. Sur 19 Sociétés d’Etat, 15 ont réalisé un bénéfice cumulé de 78,508 milliards FCFA.

Selon des indiscrétions au ministère du Commerce, la 32e session de l’Assemblée générale des Sociétés d’Etat est prévue se tenir cette année, sauf modification du calendrier. Nul doute que les décisions du président de la Transition y seront abordées.

NK

Encadré

1er mai 2024: les félicitations de IB aux travailleurs

«Félicitations aux travailleurs. Ils ont su accompagner, nous avons pris une partie des salaires, les travailleurs ont compris, ils nous ont accompagnés, on ne peut que leur dire merci et félicitations à eux et leur demander de continuer à consentir le sacrifice, afin que le Burkina soit. C’est une guerre d’existence. Si on ne la fait pas, nous allons disparaitre. Nous savons qu’il y a beaucoup de choses en instance. Que chacun prenne patience. Si on prend le cas du MENAPLN, il y a un décret que nous devons prendre pour régulariser un certain nombre d’indemnités et de reclassement, le ministre a envoyé le document sur la table et j’ai dit de patienter. Il s’agit d’un processus. Nous avons stabilisé les dépenses militaires et nous allons payer la dette intérieure et après, on pourra revenir sur certains dossiers ».

Filet

Charges du personnel des Sociétés d’Etat

826.121 FCFA comme montant mensuel par agent en 2022

En juin 2023, 19 Sociétés d’Etats ont été appelées à présenter leurs états financiers au titre de l’exercice clos au 31 décembre 2022.  Il s’agit de l’ACOMOD-BURKINA, de l’AGETEER, de l’Agetib, du BUMIGEB, du CEGECI, de LA POSTE BF, du LNBTP, de la LONAB, de la MINOFA, de l’ONEA, de la SBT, de la SEPB, de la SOGEMAB, de la SONABEL, de la SONABHY, de la SONAGESS, de la SONATER, de la SONATUR et de la SOPAFER-B.

La valeur ajoutée (VA) globale qui mesure la contribution des Sociétés d’Etat à la formation du Produit intérieur brut (PIB) est passée de 238,761 milliards en 2021 à 238,516 milliards FCFA en 2022, soit une légère baisse de 245 millions FCFA en valeur absolue. Cette décroissance de la valeur ajoutée globale des 19 Sociétés d’Etat traduit la dégradation de leur apport à la formation du PIB.

L’Excédent brut d’exploitation (EBE) global qui mesure la performance économique de l’ensemble des Sociétés d’Etat enregistre une baisse de 1,510 milliard FCFA en valeur absolue entre 2021 et 2022. En effet, il est passé de 171,713 milliards en 2021 à 170,203 milliards FCFA en 2022, traduisant une contreperformance économique des Sociétés d’Etat.

En matière de gestion des ressources humaines, les 19 Sociétés ont employé au total 6.921 agents en 2022, contre 7.145 agents en 2021, soit une baisse de l’effectif total de 224 agents. Cependant, les charges de personnel s’établissent à 68,611 milliards en 2022, contre 67,049 milliards FCFA en 2021, soit une hausse de 1,562 milliard FCFA.

Les plus fortes hausses de charges de personnel sont enregistrées par la Lonab, la Sonabel, LA Poste BF et la Sonagess, respectivement de 734 millions ; de 619 millions ; de 156 millions et de 111 millions FCFA, avec des effectifs respectifs au 31 décembre 2022 de 252 agents, de 2.607 agents ; de 1.086 agents et de 138 agents.

La moyenne annuelle des charges de personnel par agent est de 9,913 millions FCFA en 2022, soit un montant mensuel par agent de 826.121 FCFA en 2022. o

Source : Rapport de performance

la 31e session AG-SE 2023

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