Elle est la nouvelle Directrice générale de la succursale CBAO Burkina Faso. Nommée depuis mars 2024 à ce poste, Madeleine Dieng est à la tête de la délégation burkinabè au 7e Forum international Afrique Développement (FIAD). L’Economiste du Faso a échangé avec elle sur l’actualité de la banque au Burkina Faso, de même que la stratégie de développement de la banque.
L’Economiste du Faso : Comment se porte la filiale de CBAO en 2024 ?
Madeleine Dieng, DG Succursale Burkina Faso : La Succursale Burkina Faso de la CBAO se porte bien. L’activité a connu un certain ralentissement dans la période postpandémie de Covid-19, mais l’activité a bien repris. Nous sommes là et bien là.
Parlez-nous du personnel de CBAO-Burkina. S’agit-il de nationaux ou est-il mixte ?
Le personnel de CBAO-Burkina Faso est composé de Burkinabè, à part deux collaborateurs qui viennent du siège et d’une autre succursale de CBAO. Nous sommes à 99 % composé de Burkinabè. Nous avons des ressources humaines de qualité, avec une forte ancienneté. La plupart des collaborateurs sont là depuis l’ouverture, ils jouissent d’une grande expérience dans le secteur bancaire.
Quels sont les secteurs d’activités financés par CBAO-Burkina ?
CBAO-Burkina intervient dans de nombreux secteurs d’activités. Nous accompagnons des entreprises qui s’activent dans les télécoms, les hydrocarbures, le BTP, l’industrie, notamment, dans l’huilerie, la transformation et l’exportation des produits du cru mais également dans la distribution. Nous avons financé de grandes structures qui ont participé à la réalisation de grands travaux de BTP ou de voieries sur le territoire du Burkina.
Des secteurs assez variés qui font dire que CBAO est la banque des riches », la banque des entrepreneurs
C’est vrai que nous avons cette étiquette de banque qui finance davantage les entreprises, mais nous avons un portefeuille clientèle composé à 80% de clients particuliers. Notre stratégie est d’abord orientée vers les multinationales qui sont déjà clientes de CBAO ou d’une banque Groupe Attijariwafa bank, pour leur permettre de faire leurs opérations dans tous les pays de présence du Groupe. Cependant, nous accompagnions aussi des salariés, des fonctionnaires dans leurs besoins de banque au quotidien et dans la réalisation de leurs projets de vie, comme l’accession à la propriété : ce qui est le rêve de tout salarié.
En parlant de stratégie de développement, CBAO-Burkina entend-elle s’implanter dans d’autres régions du Burkina ?
C’est effectivement un point important dans notre stratégie de développement sur lequel nous avons pris un peu de retard, il faut le reconnaitre, mais nous avons prévu d’étendre notre réseau au Burkina. Aujourd’hui, nous avons cinq agences au niveau de Ouagadougou et une à Bobo-Dioulasso. Nous allons d’abord bien asseoir notre présence au niveau de la capitale Ouagadougou, afin de pouvoir accueillir nos clients dans les meilleures conditions qui soient. Il y a donc tout un programme d’aménagement en cours de déploiement.
Votre rattachement à Dakar n’impacte-t-il pas souvent sur certains types de crédit ou certaines facilités pour les entreprises burkinabè ?
Je dirai oui et non. Effectivement, nous sommes une succursale de CBAO Sénégal. A ce titre-là, il y a des niveaux de compétences, bien entendu, qui sont dédiés à la succursale et d’autres qui requièrent le recours à la maison mère avant décision. Ceci dit, les process sont faits de sorte à ce que la machine soit huilée et que les réponses soient rapides. Il faut reconnaitre quelquefois que cela peut ne pas être aussi rapide que le client le souhaiterait, mais nous travaillons à fluidifier tous les process, afin que les délais de traitement et de réponses aux clients soient très rapides. D’un notre côté, nous pouvons dire non, dans le sens où aujourd’hui, notre statut de succursale nous permet de travailler à l’abri de fonds propres de notre maison mère. Des banques de plein exercice n’ayant pas cette taille de fonds propres peuvent être limitées dans certains financements, là où CBAO n’aura pas cette contrainte. Nous sommes une petite succursale au niveau du Burkina, mais nous appartenons à un grand Groupe, donc nous avons une grande capacité et une très grande force de frappe.o
Entretien réalisé par ESS
Encaadré
De l’importance du FIAD 2024
Actuellement, la politique du Burkina est de favoriser les coopérations nationales et aussi Sud-Sud. Comment CBAO entend saisir cette opportunité ?
Bien sûr, c’est une opportunité à saisir et le Forum international Afrique Développement qui nous réunit aujourd’hui en est une illustration. Le thème de cette année, « Ici, on investit », signifie qu’ici, on est chez nous, en Afrique et en Afrique, il y a des opportunités à saisir. Le rôle du Forum est de pouvoir développer les partenariats Sud-Sud, de mettre en relation des hommes d’affaires, des Etats, des gouvernants, afin de pouvoir davantage tisser des relations de partenariats entre nous et pouvoir développer l’Afrique. Ce continent ne se développera pas par d’autres personnes, il nous appartient à nous de le faire. C’est donc une opportunité qui est vraiment à saisir pour nous aujourd’hui, de pouvoir davantage accompagner les entrepreneurs, les pouvoirs publics mais également les ménages.o