• A travers une session de sensibilisation
• Dédiée aux journalistes des pays membres
• Plusieurs thèmes abordés
Du 9 au 13 septembre 2024, la Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) a organisé, à Ouagadougou, une session de sensibilisation des journalistes des États membres. Cette rencontre s’inscrit dans le cadre des efforts de l’Union pour améliorer la compréhension et la diffusion des actions économiques majeures auprès du grand public. L’occasion aussi pour la Commission de l’Union d’informer les hommes de médias sur les réformes phares, et ses performances économiques en 30 ans d’existence.
La cérémonie d’ouverture de la session de sensibilisation a eu lieu dans la matinée du 9 septembre 2024. Réuni autour du président de la Plateforme UEMOA, regroupant les médias et journalistes traitant de l’information économique dans la zone UEMOA, les journalistes ont été accueillis par Aminata Mbodj et son équipe. La désormais conseiller technique du président de la Commission a souligné l’importance de la presse dans la visibilité des actions de l’UEMOA. « Cette session de sensibilisation, initiée après celle de Saly en 2023, vise à partager avec les journalistes les avancées de l’Union, les réformes en cours et les priorités pour l’avenir », a-t-elle déclaré. Le ton était donné pour cette semaine d’échanges avec les experts de la Commission.
Les thématiques abordées, lors de cette formation, ont couvert aussi bien les 30 années de progrès de l’Union que les perspectives économiques pour 2024. Parmi les principaux sujets de discussion, on trouve le renforcement de la résilience des populations face aux crises, la coopération transfrontalière, la promotion des industries culturelles et créatives, ainsi que les questions de cybersécurité et de libre circulation au sein de l’Union.
Un contexte économique régional et international difficile
De l’avis de la Direction de la Surveillance multilatérale, l’inflation élevée a affecté les économies de nombreux pays, y compris ceux de l’UEMOA. Ainsi, la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a adopté une politique monétaire restrictive pour lutter contre la montée des prix, réduisant ainsi l’inflation de 7,4 % en 2022 à 3,7 % en 2023. Les conditions climatiques ont également joué un rôle important dans la baisse des prix des denrées alimentaires, favorisant une bonne répartition des pluies, ce qui a soutenu la production agricole dans certains pays de l’Union.
En parallèle, les répercussions de la guerre en Ukraine continuent d’affecter les États de l’UEMOA, notamment, en raison de la dépendance de certains pays à l’importation de blé. De plus, la crise sécuritaire persistante au Sahel représente une menace pour la stabilité économique et sociale de la région.
Performances macroéconomiques : des résultats mitigés mais résilients
Malgré ces défis, les performances économiques récentes de l’UEMOA témoignent de la résilience des États membres. « En 2023, le taux de croissance économique de l’Union a atteint 5,3 %, une légère baisse par rapport à 2022 (5,5 %), mais toujours supérieur aux prévisions initiales. Tous les secteurs économiques ont contribué à cette croissance : le secteur primaire (agriculture et exploitation minière) a progressé de 17 %, le secondaire (industrie) de 61 % et le tertiaire (services) de 53 % », a déclaré le Directeur de la Surveillance multilatérale, dans sa présentation aux journalistes.
L’effort de consolidation budgétaire a permis de réduire le déficit budgétaire global de l’Union, qui est passé de -6,9 % du PIB en 2022 à -5,2 % en 2023. Cette amélioration s’explique en partie par une meilleure mobilisation des recettes fiscales et la maîtrise des dépenses publiques. Néanmoins, des disparités subsistent entre les États membres, avec des pays comme le Burkina Faso ou la Guinée-Bissau, affichant encore des déficits budgétaires élevés.
La question de la dette publique dans les pays de l’Union a aussi été évoquée. Et bonne nouvelle, « la dette publique totale des pays de l’UEMOA reste maîtrisée, représentant 59 % du PIB en 2023, en deçà du seuil communautaire de 70 % », déclare Paterne Gnazalé. Cependant, certains pays comme la Guinée-Bissau et le Sénégal dépassent cette moyenne avec des niveaux d’endettement atteignant respectivement 80 % et 73 % du PIB. Malgré cela, le risque de surendettement est considéré comme modéré, grâce à des mécanismes de gestion des finances publiques plus stricts mis en place au niveau régional, selon les explications de l’expert de la Surveillance multilatérale.
2024 : des défis à surmonter
Les projections pour 2024 restent globalement optimistes, avec une prévision de croissance de 7 %. Cette progression devrait être soutenue par une amélioration des conditions économiques mondiales et une augmentation des investissements, notamment, dans les secteurs pétroliers et gaziers, comme au Sénégal et au Niger. La persistance des réformes économiques et financières dans les États membres contribuera également à soutenir cette dynamique.
Cependant, plusieurs défis majeurs pourraient freiner cette croissance. « La crise sécuritaire demeure une préoccupation centrale, en particulier, au Sahel, où les attaques terroristes perturbent l’activité économique. De plus, la guerre en Ukraine et les tensions géopolitiques mondiales continuent de peser sur les économies de l’Union, en particulier, en matière d’approvisionnement alimentaire et énergétique », a conclu le présentateur.
Pour rappel, la Direction de la communication de la Commission de l’UEMOA organise depuis le 09 septembre 2024, une session d’information et de sensibilisation des journalistes des Etats membres de l’UEMOA sur les chantiers de l’Union.
NK
Encadré
Face-à-face avec le président de la Commission de l’UEMOA
Le 12 septembre, les journalistes ont été reçus par le président de la Commission de l’UEMOA, Abdoulaye Diop, et son équipe. Occasion pour le président en exercice de revenir sur le rôle des médias dans la vulgarisation des actions de la Commission. Des propos du président Diop, l’on retiendra qu’en dépit des chocs multisectoriels qui ont affecté la vie des institutions et des communautés dans la sous-région, la Commission de l’UEMOA a su tenir debout en restant attentive aux priorités des Etats membres. D’où le choix du 30e anniversaire, placé sous le thème : « UEMOA 30 ans : une expérience d’intégration résiliente face aux chocs exogènes ».
Réunis autour de leur président, Léonard Dossou, au nom des membres de la Plateforme des médias UEMOA, a réexprimé ses remerciements au président de la Commission pour le soutien constant aux activités de la Plateforme. “L’histoire retient que c’est sous votre mandature que les médias de l’espace communautaire ont eu la meilleure collaboration avec la Commission de l’UEMOA”, a-t-il affirmé.
De son côté, M. Abdoulaye Diop a salué le rôle essentiel des médias dans la vulgarisation auprès du grand public des actions de l’UEMOA. “Nous avons connu des avancées importantes dans différents domaines grâce à la presse qui a aidé à partager les résultats auprès de la communauté économique et financière et de nos populations”, a-t-il affirmé.
L’occasion pour M. Dossou de requérir le soutien et l’accompagnement de la Commission de l’UEMOA pour l’organisation, en 2025, d’un Colloque sous-régional sur la problématique de la contribution des médias au développement économique et social de l’espace communautaire, que la Plateforme compte initier.
M. Abdoulaye Diop a marqué son accord en termes d’appui technique et financier au projet de Colloque régional porté par la Plateforme des médias UEMOA.
Filet
Les grandes réalisations du chantier paix et sécurité
La question de la sécurité a été aussi abordée, lors de cette session de sensibilisation des journalistes des Etats membres, sur les chantiers de l’Union. Koponibè Anselm Somé, travaillant dans le cadre du Programme stratégique pour la paix et la sécurité dans l’espace UEMOA (2PS), est revenu sur les grandes réalisations du chantier paix et sécurité. On peut retenir :
Opérationnalisation du MeVap ;
Appui financier aux Etats de la ligne du front ;
Création par Acte additionnel en 2019 d’un Fonds régional de sécurité ;
Initiation et institutionnalisation des concertations sur la paix, la sécurité et le développement dans les zones frontalières ;
Organisation par les Etats, d’opérations de lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée ;
Opérationnalisation de la police communautaire ou de proximité dans les différentes initiatives de renforcement de la sécurité publique ;
Lancement d’initiatives pour faire des frontières, non des barrières, mais des ponts de coopération entre les Etats membres et les peuples ;
Actions de renforcement des capacités opérationnelles au profit du personnel des FDS ;
Renforcement de la collaboration et de la coopération entre les services de sécurité et de renseignement des Etats membres de l’Union ;
Adoption d’un projet d’informatisation et d’interconnexion des postes de police frontaliers dans l’espace UEMOA (projet 2i-PPF), en cours de mise en œuvre ;
Renforcement des capacités des ComNat ;
Renforcement des partenariats existants, notamment, avec la CEDEAO, le WANEP, le Centre régional des Nations unies pour la paix et le désarmement en Afrique (UNREC), l’OIF.