• Ces initiatives annoncées par Assimi Goïta
• Pour financer les grands projets
• Se protéger contre les chocs économiques
Lors du premier anniversaire de la Confédération de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), le discours d’Assimi Goïta, président de la Transition malienne, a tracé la vision des 3 chefs d’Etat de la zone, pour l’avenir économique du Burkina Faso, du Mali et du Niger. Au cœur de cette vision : la création d’une Banque d’investissement et d’un Fonds de stabilisation. Ces initiatives visent à renforcer l’indépendance économique et à stimuler le développement dans une région marquée par l’instabilité. Mais quels sont exactement ces outils, et comment pourraient-ils transformer le quotidien des populations sahéliennes ?
Une banque pour financer les grands projets
A l’exemple de la Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO (BIDC), la vision d’une banque d’investissement est d’être un moteur de création de richesse, de croissance économique et d’industrialisation pour le bien-être des populations.
Contrairement aux banques traditionnelles qui s’occupent des dépôts et des prêts pour les particuliers, une banque d’investissement finance de grands projets, conseille les entreprises sur les fusions et acquisitions, et facilite l’accès aux marchés financiers. C’est donc un acteur-clé pour mobiliser des fonds et stimuler la croissance économique. Dans le contexte du Burkina Faso, du Mali et du Niger, la mise en place de cette banque d’investissement permettra le financement des projets structurants : infrastructures routières, énergies renouvelables, télécommunications.
« La création d›une Banque d’investissement et d’un Fonds de stabilisation est en cours et nous nous attèlerons à mettre en place les infrastructures pour renforcer la connectivité de nos territoires, à travers les moyens de transport, les réseaux de communication et la technologie de l’information », a déclaré Assimi Goïta, dans son adresse au peuple de l’AES, le 15 septembre 2024.
La région dispose de ressources naturelles importantes et de nombreux atouts, mais elle manque souvent de moyens pour les valoriser. Une banque d’investissement pourrait combler ce vide en facilitant les partenariats avec des investisseurs locaux et étrangers, tout en gardant le contrôle sur les secteurs stratégiques.
Fonds de stabilisation : une assurance pour l’avenir
En plus de cette banque d’investissement, les chefs d’Etat de l’AES entendent mettre en place un Fonds de stabilisation. Ce mécanisme financier vise à protéger une économie contre les chocs externes, comme les variations des prix des matières premières ou les crises financières. Il fonctionne en accumulant des réserves en période de croissance pour les utiliser en temps de crise.
« Nous travaillons désormais à renforcer notre intégration économique et sociale en favorisant la libre circulation des biens, des services et des personnes. Nos économies sont complémentaires, mais elles font face à des défis. C›est pourquoi nous avons pris l›initiative de mutualiser nos efforts dans des domaines stratégiques tels que les investissements, la fiscalité et l›exploitation des ressources naturelles », a poursuivi le président Malien, dans son discours.
Les retombées pour les populations de l’AES
L’initiative de créer une Banque d’investissement et un Fonds de stabilisation dans la région pourrait avoir des retombées significatives pour les populations du Burkina Faso, du Mali et du Niger. Si ces projets sont menés à terme, cela pourrait contribuer à la création d’emplois, à l’amélioration des conditions de vie, et à la réduction de la pauvreté, en stimulant les secteurs-clés de l’économie. De plus, un Fonds de stabilisation bien géré pourrait protéger les populations contre les chocs économiques, en maintenant les investissements dans les services publics et en soutenant les programmes sociaux. A noter que la création d’une Banque d’investissement et d’un Fonds de stabilisation n’est pas sans défis. Elle nécessite un capital initial important, mais pas que. o
NK
Encaré
La vision de la Confédération de l’AES
Sur le plan sécuritaire
« La célébration de ce premier anniversaire de l›Alliance est l›occasion de faire le point sur le chemin parcouru. Dans le domaine sécuritaire, nos forces armées ont relevé des défis majeurs face à des adversaires soutenus par des États tiers, à l›image de l›Ukraine, qui a ouvertement choisi de se ranger du côté du terrorisme au Sahel. Nous continuons de lutter sans lâche, contre toutes les formes de terrorisme et pour défendre l’intégrité de notre territoire et notre souveraineté ».
Sur l’alliance des peuples
« Dans les jours qui suivent, il sera mis en circulation un nouveau passeport biométrique de l›AES, dans le but d’harmoniser les documents de voyage dans notre espace commun et de faciliter la mobilité de nos citoyens à travers le monde. Des projets culturels, sportifs et éducatifs sont également en cours pour renforcer l’unité de notre peuple. La création d’une chaîne d’information commune est également prévue, afin de promouvoir une diffusion harmonieuse des informations dans nos trois États ».
Sur la diplomatie
« Ce traité marque notre engagement irréversible vers l’intégration de nos États et de nos populations, avec une vision partagée de fraternité, de solidarité et de complémentarité. Avec la Confédération, nous avons pris la décision stratégique d’élargir notre coopération à deux outils essentiels, la diplomatie et le développement. Loin d’être un choix fortuit, cette orientation découle de notre volonté d’une union politique forte, ancrée dans la paix, la sécurité et le développement durable et permettant d’agir de manière coordonnée sur la scène internationale ».o
Extrait du discours d’Assimi Goïta, président en exercice de la Confédération de l’Alliance des Etats du Sahel, du 15 septembre 2024.