
• 44 tonnes de cyanure interceptées sur l’axe Bobo-Bama
• Dissimulé sous 18 tonnes de tourteaux
• La valeur marchande des produits frauduleux estimée à 160 480 000 FCFA.

Le Coordonnateur national de lutte contre la fraude, Dr Yves Kafando, a animé un point de presse le jeudi 3 avril 2025, au siège de la Brigade d’enquête et de recherche de l’Ouest (BERO). L’objectif était d’informer les hommes de médias de la saisie d’une importante quantité de produits chimiques, notamment, du cyanure dissimulé sous 18 tonnes de tourteaux dont la valeur marchande totale s’élève à 160 480 000 FCFA. Toujours en droite ligne avec sa mission qui est de traquer la fraude et ses tentacules où qu’elles soient, la Coordination nationale de lutte contre la fraude, (CNLF), moins d’un mois après la saisie d’herbicides frauduleux, intervenue dans la nuit du 16 au 17 février dernier, a pu découvrir et stopper un trafic savamment orchestré par des mafieux sur l’axe Bobo-Bama, le 4 mars 2025. C’est en tout 44 tonnes de cyanure, soient 880 sacs de 50 kg d’une valeur de 154 millions FCFA et 18 tonnes de tourteaux enfouies d’une valeur de 6 480 000 FCFA qui ont été interceptées. La valeur marchande des produits frauduleux extraits des circuits commerciaux est estimée à 160 480 000 FCFA.

Dans sa déclaration liminaire, Dr Yves Kafando est revenu sur le mode opératoire utilisé par les faussaires. Pour ces derniers, la supercherie a consisté à transvaser le cyanure dans des sacs ordinaires estampillés «Aliments Bétail» et à dissimuler le chargement avec quelques sacs de tourteaux. « Contrairement aux pratiques habituelles, il s’agit là d’une des pratiques assez futées, permettant de passer entre les mailles des filets des contrôles ordinaires », a reconnu le coordonnateur. Toujours pour lui, l’utilisation du cyanure reste très encadrée au Burkina du fait de sa dangerosité. Les faussaires ne possédant aucun document d’homologation pour importer ce produit tombent donc sous le coup de l’illégalité, au regard des textes en vigueur, notamment, le Décret n°2023-1416 du 20 octobre 2023, portant conditions de production, d›importation, de transport, de détention, de distribution, de stockage, d’utilisation de produits ou substances chimiques dangereux et de l’élimination des déchets chimiques dangereux. En effet, l’article 12 dudit décret stipule que « toute importation de produits ou substances chimiques dangereux doit faire l’objet d’une demande d’avis technique au ministère en charge de l’environnement avec entre autres pièces, un registre de traçabilité des produits ou substances chimiques et une copie de l’acte de déclaration du magasin de stockage auprès du ministère en charge de l’industrie et du commerce ».

Comme sort réservé aux contrevenants face à ce manquement grave des dispositions, la Coordination entend appliquer les textes. Il s’agit du paiement d’une lourde amende, allant d’une amende équivalente au double du montant des autorisations requises, à la confiscation des produits saisis, voire à des poursuites judiciaires. « Toute violation des dispositions du présent décret est sanctionnée par le paiement d’une pénalité correspondant au double du montant dû pour chaque avis technique, autorisation et agrément sans préjudice du pouvoir pour les services compétents, de retirer les avis techniques, autorisations et agréments, d’appliquer d’autres sanctions administratives, de saisir et confisquer les produits ou substances chimiques dangereux en cause et d’engager des poursuites judiciaires, le cas échéant, conformément aux dispositions du Code de l’environnement », a confié Dr Kafando.
Le Coordonnateur national, lors de cette conférence, est revenu sur la nécessité de l’engagement de tout un chacun dans cette lutte commune, à travers des actions d’information, de sensibilisation et de dénonciation. Pour lui, « la lutte contre la fraude est un travail de longue haleine qui exige une synergie d’actions, une mutualisation des efforts des pouvoirs publics, de la société civile et des populations ». Il a terminé son propos en lançant un appel à la vigilance, à la prudence et à la collaboration des populations.
IB/Collaborateur