
• 45% de la population reste exclue des services financiers
• La digitalisation offre des opportunités pour combler le gap
• Les banques s’engagent à dématérialiser 80% des transactions d’ici 2030

Malgré le déploiement de solutions digitales comme les paiements mobiles, les avancées notables du secteur financier, la hausse du taux de bancarisation, la naissance de plusieurs produits émergents et le renforcement des cadres règlementaires, la méfiance de la population envers le numérique persiste et 45% de la population reste toujours exclue des services financiers. Les Journées nationales de la monétique du 24 au 25 avril 2025 sont apparues comme une opportunité pour relever ces défis. « Nous constatons également une problématique de communication et une certaine méfiance des populations vis-à-vis de l’utilisation du numérique et du digital. Ces journées nous permettent donc d’éduquer nos populations, de faire en sorte qu’elles aient confiance aux produits digitaux que nous proposons, et aussi de promouvoir ces produits, afin d’augmenter le taux de bancarisation et le taux d’utilisation de ces produits », a reconnu d’ailleurs Etienne Konan, Directeur général de Orabank, membre de l’Association professionnelle des banques et des établissements financiers du Burkina (APBEF-B). Les organisateurs que sont l’APBEF-B et le Comité monétique national (CMN) ont pu réunir les acteurs du monde bancaire et monétique national et sous-régional autour du thème : « L’avenir de la monétique dans un environnement digitalisé : enjeux et impacts ».
L’objectif principal de cette manifestation est de renforcer la confiance des clients des banques envers les nouvelles technologies, en favorisant l’adoption du numérique dans les paiements au sein de la zone monétaire.

sur la digitalisation des services. (Ph: Yvan SAMA)
Bâtir un système financier inclusif, sécurisé et faire du Burkina Faso un hub d’innovation financière en Afrique de l’Ouest passe par la prise de mesures pour le développement des moyens monétiques et le bien-être des populations. L’APBEF-B montre la voie, car elle s’engage à dématérialiser 80% des transactions d’ici 2030, former 10 000 jeunes aux métiers de la fintech via des académies spécialisées, et créer un Fonds national pour soutenir les start-ups qui sont des catalyseurs d’emplois. L’APBEF-B a lancé un appel solennel aux différents acteurs directement ou indirectement liés à la monétisation, aux pouvoirs publics pour un accompagnement règlementaire agile et inclusif ; à la BCEAO, afin de favoriser une harmonisation régionale des stratégies monétiques. Elle appelle aussi les institutions financières à innover en priorisant l’accessibilité au monde rural et en favorisant l’éducation financière tout en renforçant une pédagogie adaptée. Quant à la société civile, elle est appelée à relayer une culture de la confiance.
La manifestation a connu le coparrainage de deux ministres : Aboubakar Nacanabo, ministre de l’Economie et des Finances, et Aminata Zerbo/Sabané, ministre de la Transition digitale, des Postes et des Communications électroniques. La cérémonie d’ouverture a été placée sous le haut patronage de l’homme d’affaires burkinabè, Idrissa Nassa, président de la Confédération générale des entreprises du Burkina, représenté par Achille Ouédraogo, et sous la présidence de Minayegnan Coulibaly, DG du Groupement interbancaire monétique de l’UEMOA (GIM-UEMOA).
Ce dernier dont la structure est l’organisme régional supervisant la structuration de la monétique dans l’espace Uemoa a mis en avant l’importance de l’inclusion financière en soulignant les progrès réalisés grâce au Mobile Money, qui a facilité l’accès aux services financiers, tout en insistant sur la nécessité d’aller encore plus loin dans ce domaine. Lors de son intervention, il a exposé le programme GIM Trilogie, conçu pour renforcer l’inclusion financière au sein de l’UEMOA. Cette initiative repose sur trois axes fondamentaux : encourager les jeunes lycéens à s’intéresser aux métiers de la monétique et promouvoir leur formation, accroître la notoriété de l’application GIM Connect, et mobiliser des organisations non gouvernementales pour sensibiliser le secteur informel aux enjeux de l’éducation financière.
Organisées pour la première fois en 2019, les Journées nationales de la monétique reviennent, avec une volonté renouvelée d’accélérer la digitalisation des services financiers. Il s’agit également de renforcer la confiance des clients des banques vis-à-vis des nouvelles technologies par l’adoption du numérique dans les paiements au sein de la zone monétaire.
Abdourahim Souleymane TRAORE (Stagiaire)
on veut l’édition récente