

La dixième édition de l’Africa SME Champions Forum s’est tenue le 8 mai 2025, à Cotonou, au Bénin. A partir de cette année, le forum change son format habituel pour un conclave stratégique. Des différentes réflexions sont sorties des recommandations concrètes, en vue d’un Pacte de soutien aux PME africaines courant 2025-2035.
En prenant la parole à l’ouverture des travaux, le Directeur général de la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) a fait l’amer constat que malgré les efforts déployés ces dernières années, les PME africaines peinent toujours à accéder au financement, à l’innovation, et à l’échelle nécessaire pour leur pérennité. « Sur 30 PME accompagnées, aucune n’est encore cotée », a relevé Edoh Kossi Amenounvé. Il a donc souligné la nécessité de réinventer les instruments de financement et d’encourager des modèles audacieux qui ont prouvé leur efficacité. Pour conclure, le Directeur général a souhaité que cette 10e édition serve de tremplin à des engagements concrets entre décideurs publics, institutions financières et entrepreneurs, afin de bâtir un environnement propice à l’essor des PME africaines, mais particulièrement celles de l’UEMOA. Le forum a proposé ainsi la structuration de « piliers » sectoriels, pour coordonner les banques commerciales, les fonds de garantie, les plateformes digitales et les marchés financiers autour d’objectifs communs.
Acteur majeur du conclave
Lors de son intervention au cours du conclave 1 de la 10e édition de l’Africa SME Champions Forum sur le thème « Le Pacte continental des PME : un catalyseur de croissance économique et de création d’emploi », le Directeur général de la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) a livré une analyse sur les principales limites au développement des PME en Afrique tout en proposant des solutions ambitieuses et structurantes pour leur essor. Selon Dr Edoh Kossi Amenounvé, les PME restent confrontées à trois obstacles majeurs : l’absence d’un cadre stratégique clair et cohérent pour positionner les PME comme moteurs essentiels de l’économie africaine ; l’utilisation efficace de leviers éprouvés, qui ont permis ailleurs une croissance rapide et durable des PME dans d’autres régions du monde ; le déficit de promotion et d’investissement dans les talents africains, alors que le capital humain est un facteur clé de compétitivité.
Le DG de la BRVM appelle à un changement profond de paradigme et de vision par la création d’une nouvelle génération de PME qui naissent dans les universités et instituts de formation et de recherche pour accompagner dès leur genèse, les idées des futurs entrepreneurs africains et la réorientation des PME les plus visionnaires et performantes vers des secteurs stratégiques, capables de générer de la valeur ajoutée, en misant sur les avantages comparatifs de nos pays. Il a insisté sur une plus grande audace dans les mécanismes de financement. Pour lui, les États doivent prévoir des lignes budgétaires annuelles dédiées au soutien des PME, en assumant les risques de pertes éventuelles et créer des Fonds d’accompagnement à l’exportation pour stimuler la compétitivité internationale des PME africaines. Le secteur bancaire est invité à s’inspirer de modèles innovants comme celui du Maroc pour le financement et le refinancement de crédits aux PME et TPE. Le private equity doit travailler à mettre en place un écosystème favorable au développement du capital-risque indispensable pour le financement en capital des start-ups.
Pour conclure, le Directeur général a indiqué que la BRVM était prête à jouer son rôle de catalyseur du financement à long terme des économies de l’UEMOA. Pour ce faire, il faudrait mettre en place des incitations fiscales et non fiscales pour encourager les PME à s’introduire en bourse, d’une part, et d’autre part, stimuler la demande des titres émis par les PME et en mettant en place des produits d’épargne réglementés tels que les PEA-PME, qui ont fait leurs preuves ailleurs.
Martin SAMA