• Les potentialités de la région présentées
• 11 trophées décernés, dont 3 Kûuri d’or
• Rendez-vous en 2027, dans le Plateau central pour la 2e édition
de la résilience. Ph. B.K.)
Si dans les rayons d’une alimentation, à Ouahigouya ou dans une autre ville du Burkina, vous êtes déjà tombé sur un emballage estampillé « Faso Rissongo », retenez le nom de la personne qui se trouve derrière cette entreprise de transformation agroalimentaire : Binta Sawadogo. Elle en est la promotrice. Entre dame Sawadogo et l’agroalimentaire, c’est une aventure qui dure depuis 1992. Implantée dans le Yatenga, dans le Nord, Faso Rissongo ajoute de la valeur aux fruits du travail des producteurs de la région. Avec une gamme variée de produits : farine enrichie pour bouillie, couscous précuit, biscuits, grumeaux, etc. L’entreprise emploie plus de 20 personnes. Son chiffre d’affaires annuel tutoie les 100 millions FCFA.
Pour ce long engagement et pour l’impact socioéconomique de son entreprise, Binta Sawadogo a reçu un Kûuri d’or, une distinction de l’Association pour le développement du monde rural (ADMR). C’était le 3 mai 2025, à Ouahigouya, à l’occasion d’une Nuit de récompense des meilleurs acteurs du monde rural. Cette cérémonie a marqué le clou de la première édition du Salon régional de l’agriculture, de l’élevage et de l’environnement (SRAEL) du Nord, initié par l’ADMR, en collaboration avec la Fédération nationale des groupements Naam (FNGN).
A l’instar de Binta Sawadogo, distinguée pour son coup de pouce au secteur de l’agriculture, des Kûuri d’or ont été décernés à deux autres têtes d’affiche : Abdoul Karim Ouédraogo et Moussa Ouédraogo, respectivement dans les catégories environnement et élevage. Moussa Ouédraogo est un champion de la protection de l’environnement et de la production de produits forestiers non ligneux. Les chiffres parlent mieux de l’homme à la tête du Groupement de gestion des forêts : 11 hectares mis en défens, deux forêts villageois, récupération de 36 hectares de terres dégradées ; 3 hectares de jardins maraîchers créés en plus de la mise en place de pépinières forestières. Abdoul Karim Ouédraogo, lui, est passé maître dans la production laitière. Il s’y met depuis plusieurs années. Passionné, patient et persévérant, il a su moderniser son activité, et sa production journalière atteint aujourd’hui 120 litres.
Ces producteurs ont été distingués suivant plusieurs critères : la rentabilité économique ; le respect des normes techniques ; la connexion avec le marché ; la préservation de l’environnement et la contribution à la sécurité alimentaire. En plus des trophées, ces trois meilleurs producteurs de la région bénéficient chacun d’un accompagnement matériel d’une valeur d’un million FCFA.
Pour encourager davantage ces champions régionaux, le SRAEL, par la voix de son commissaire général et par ailleurs Secrétaire exécutif de l’ADMR, Jean Victor Ouédraogo, a sollicité une reconnaissance des autorités à leur endroit, à travers des distinctions honorifiques.
En dehors des Kûuri d’or qui représentent les prix officiels, huit prix spéciaux ont été décernés : trois dans les catégories retenues (élevage, agriculture, environnement), trois trophées d’honneur à des défuntes personnalités qui ont marqué le monde rural par leur engagement et deux prix spéciaux d’encouragement.
Pour rappel, le SRAEL est une recommandation de la 7e édition du Salon international de l’agriculture, de l’élevage et de l’environnement, tenu en février 2024, à Ouagadougou. Pour son commissaire général, Jean Victor Ouédraogo, cette édition est celle de la « résilience », au regard des incertitudes, dues à la modicité des moyens, qui ont jalonné l’organisation. Et de saluer l’accompagnement de plusieurs institutions et ministères, dont celui de l’Agriculture.
Les rideaux tombés sur le SRAEL, le cap est mis pour les prochains rendez-vous : décembre 2026, à Komsilga pour le 8e SIAEL, et en 2027, dans le Plateau central, pour la 2e édition du SRAEL.
Béranger KABRE (Collaborateur)
Encadré 1
Palmarès des prix spéciaux
• Prix spéciaux agriculture, environnement et élevage :
Élevage : Hamidou Ouédraogo, producteur de volaille et de ruminants
Agriculture : Assami Sinon, producteur d’oignons
Environnement : Madi Ouédraogo, promoteur d’un bosquet
• Trophées d’honneur :
Bernard Lédéa Ouédraogo, fondateur de la FNGN
Bougraoua Ouédraogo, cofondateur de la FNGN
Salifou Diallo, ancien ministre de l’Agriculture
• Prix d’encouragement :
Florence Sarambé/Ouédraogo, éleveuse
Georges Sawadogo, promoteur de bosquet forestier.
Encadré 2
Bernard Lédea Ouédraogo et les Groupements Naam, une vision à adopter pour la sécurité alimentaire
En décernant un trophée d’hommage à Bernard Lédéa Ouédraogo, les organisateurs du SRAEL remettent au goût du jour une vision gagnante en matière de sécurité et de souveraineté alimentaire, des volets chers aux autorités actuelles. Une vision gagnante c’est peu le dire, car à travers la FNGN, l’homme des 6S (Se servir de la saison sèche en savane et au Sahel) est auteur de nombreuses réalisations encore citées comme exemples aujourd’hui : une vingtaine de retenues d’eau qui servent à l’agriculture en saison sèche ; des centaines de boulis, des bassins de collecte d’eau de ruissellement, la récupération de 12.000 hectares de terres dégradées; le renforcement des capacités d’environ 5 millions de producteurs ; un millier de périmètres maraîchers, etc. Pour de nombreux analystes, implémenter ces actions tout en les renforçant pourrait accélérer l’atteinte de la souveraineté alimentaire.
