
• Des rencontres et des panels
• Pour mieux faire connaître l’univers boursier
• Et promouvoir l’investissement via la BRVM
Après Abidjan et Dakar, c’est au tour de Ouagadougou d’accueillir les rendez-vous de l’Association professionnelle des Sociétés de gestion et d’intermédiation de l’Uemoa (APSGI-Uemoa). Elles se sont ouvertes le 4 juin 2025, sous le thème : « Avec la Bourse, investir aujourd’hui pour mieux vivre demain ».

exécutif de l’APSGI. (DR)
Selon l’APSGI qui les a initiés, ces rendez-vous ont aussi pour ambition de lever le voile sur un univers parfois perçu comme inaccessible ou réservé à une élite, mais qui, en réalité, est à la portée de tous. « Dans un monde en constante mutation, la Bourse représente un carrefour essentiel entre l’économie réelle et les aspirations individuelles.
Elle incarne les enjeux globaux tels que l’inflation, l’innovation technologique ou la transition écologique, tout en offrant à chacun une opportunité d’apprentissage, d’investissement ou de compréhension des dynamiques économiques », peut-on lire sur leur site Internet.
Pour le Directeur exécutif de l’APSGI, Soualiou Fadiga, l’objectif est clair: « Faire comprendre que la Bourse est un levier puissant de valorisation de l’épargne, que l’on soit salarié, travailleur indépendant ou chef d’entreprise ».
Les raisons de ces rencontres sont de faire mieux découvrir aussi les produits de la BRVM, classée parmi les 5 principales Bourses africaines. « Nous n’avons à ce jour que 200.000 comptes-titres dans l’Union, ce qui est insignifiant face à une population de près de 150 millions d’habitants », regrette M. Fadiga.
Et Soualiou Fadiga d’ajouter que le potentiel est énorme : « La capitalisation actuelle du marché représente à peine 7 % du PIB de la zone Uemoa. Pour un véritable impact économique, nous devons atteindre 25 à 30 % ».
D’où l’idée de ces rencontres, afin de faire comprendre que la Bourse peut aussi être une solution de financement pour les porteurs de projets et même les Etats.
«La Bourse met en relation ceux qui ont des ressources et ceux qui en ont besoin. Les entreprises peuvent y lever des fonds sans forcément passer par les banques », a-t-il expliqué. Et d’ajouter que seulement 35 sociétés sont cotées à la BRVM à ce jour.
S’adressant aux représentants du gouvernement présents à la cérémonie, M. Fadiga ajoutera qu’« il est temps que les États envisagent de céder une partie des sociétés publiques via la Bourse. Cela améliore la gouvernance, apporte des ressources et renforce la transparence ».
Représentant le ministre de l’Economie et des Finances, William Toé a salué cette initiative qui offre un cadre d’échanges entre les acteurs du marché financier, des pouvoirs publics, les partenaires techniques, ainsi que du grand public.
« Le développement d’un marché financier dynamique, inclusif et sécurisé est un défi majeur pour le financement durable de nos économies. C’est pourquoi mon département attache une grande importance au rôle des SGI dans la mobilisation de l’épargne et la canalisation des ressources vers les secteurs porteurs », a-t-il déclaré.
Selon lui, la Bourse n’est plus un outil réservé à une élite. Elle est un instrument moderne à la portée de tous, à condition d’être bien encadré et fiscalisé.
Au cours de la rencontre, des SGI du Burkina ont exposé leurs produits au public ; le pays compte 4 SGI, parmi lesquelles on retient la SBIF, Coris Bourse et la SA2IF.
Hermann Traoré, DG de Coris Bourse, a expliqué, au micro de Libre Infos, que leur rôle était « de vulgariser la Bourse, de permettre aux sociétés et aux États de lever des fonds sur le marché financier et de mettre en relation ces émetteurs avec des investisseurs désireux de faire fructifier leur épargne ».
Pour lui, cette rencontre régionale est un cadre privilégié : « L’objectif est de regrouper les SGI, de présenter le marché financier régional et de susciter l’intérêt des populations pour la Bourse. Nous voulons que la Bourse soit perçue comme un produit bancaire accessible, capable d’offrir une alternative crédible aux financements classiques. »
M. Traoré a aussi précisé les produits accessibles aux investisseurs : « La Bourse n’est pas un monde fermé. Nous organisons régulièrement des formations et des webinaires pour aider à mieux la comprendre. C’est un moyen sûr et rentable de diversifier son épargne et de se constituer un capital à long terme.»
Après Ouagadougou, ce sera le tour de Cotonou, en octobre. Ensuite, le Mali avant la fin de l’année. Et revenir au Burkina Faso dans deux ans.
AST (Collaborateur)
Encadré
L’APSGI en bref
Créée en 1998, l’Association professionnelle des Sociétés de gestion et d’intermédiation (APSGI) représente 35 Sociétés de gestion et d’intermédiation (SGI) réparties dans les 8 pays de l’UEMOA. Elle a pour mission de défendre leurs intérêts, de participer à la règlementation du marché financier régional, de favoriser la coopération entre membres et de représenter la profession auprès des autorités et partenaires.
Les objectifs de l’AP SGI sont multiples :
– Représenter et défendre ses membres auprès des autorités du Marché financier régional (BRVM, DC/BR, CREPMF), des pouvoirs publics, des organisations professionnelles, ainsi que l’ensemble des acteurs et partenaires du marché.
-Contribuer à l’évolution et à la modernisation de la règlementation, en tant qu’interlocuteur privilégié du Conseil régional de l’épargne publique et des marchés financiers (CREPMF) et des autorités.
-Favoriser la création et le maintien de relations régulières entre ses membres, afin de prévenir ou de résoudre d’éventuels différends, notamment, à travers la médiation.