Economie

Déficit énergétique: La solution par les sociétés minières

La question de l’énergie préoccupe le Gouvernement qui multiplie les actions afin de trouver des solutions. Lucien Marie Noël Bembamba, ministre de l’Economie et des finances, a signé un accord de financement d’un montant de 15.086.965 000 F CFA, le 17 septembre 2014, avec le vice-président de la Banque européenne d’investissement (Bei), Pim Van Ballekom, au siège de ladite banque au Luxembourg.
L’accord est un prêt qui servira à la construction et à l’exploitation de la centrale solaire photovoltaïque à Zagtouli d’une puissance de 30 mégawatts (MW). Le coût total de la centrale est de 46.244.968.000 F CFA et la contribution de la Bei vient s’ajouter au don de l’Union européenne (16.398.875.000 de F CFA) et aux 14.758.987.500 FCFA de prêt de l’Agence française de développement (Afd) dont la signature de la convention est intervenue le 23 septembre 3014. Ainsi, sur un besoin d’investissement de 46.244.968.000 F CFA, le montant du prêt s’élève à 29.845.952.000 FCFA, soit 64,53% du prix total.
En dehors de Zagtouli, le Conseil des ministres du 2 juillet 2014 a marqué son accord pour la sélection des promoteurs privés de centrales solaires au Burkina Faso. Selon le ministre des Mines et de l’énergie, l’évaluation des offres reçues a permis de retenir 5 dossiers de promoteurs privés conformes, de 10 mégawatts pour chaque offre.
La mise en œuvre de ces 2 mesures injectera à terme 80 MW dans le réseau Sonabel. Les délestages auxquels le pays est confronté seront atténués espère-t-on. Mais à quelle date leur entrée en production, puisque les différents processus sont au stade de financement et de sélection des promoteurs ?
Cette préoccupation se justifie par le fait qu’au Burkina Faso, les entreprises ne respectent pas toujours les délais d’exécution. Elles attendent toujours des visites médiatisées de ministres pour accélérer les travaux ou demander des avenants. Face à toutes ces insuffisances, n’existaient-il pas d’autres solutions immédiates à même de résorber le déficit énergétique?  Comme les mines par exemple?
En 2013, le Burkina Faso s’est doté d’une loi dans le cadre du partenariat public-privé. Le Gouvernement dispose d’une base juridique pour négocier avec les sociétés minières industrielles implantées ou en cours d’implantation afin qu’elles lui fournissent de l’énergie.
En effet, face aux problèmes que rencontre la Sonabel en matière de fourniture d’électricité, ces sociétés ont préféré chacune installer leurs  propres groupes électrogènes. Les puissances varient d’une mine à une autre, mais chacune d’elle a des possibilités d’augmentation de la capacité de production en un temps record.
Si chacune des 8 mines (7 mines d’or et 1 de Zinc) fournit au moins 10% de sa capacité de production, il est évident qu’en 6 mois les 80 MW recherchés à travers les 2 mesures citées plus haut seront disponibles.
Pourquoi le Gouvernement, et surtout la Sonabel, n’engagerait pas immédiatement des négociations avec les sociétés minières dans ce sens? Selon nos informations, des sociétés minières ont d’ailleurs proposé cette option à la Sonabel et des discussions étaient engagées avec l’ancienne équipe de direction. Le nouveau directeur général poursuivra-t-il ces négociations ?
D’ailleurs, les sociétés minières sont appelées à fermer une fois l’exploitation de l’or terminée. Leurs centrales pourront faire l’objet de rachat par la Sonabel.
Les négociations pour recruter des producteurs indépendants peuvent d’ailleurs s’élargir à d’autres sociétés industrielles implantées au Burkina Faso, qui sont de grandes consommatrices d’électricité qu’elles-mêmes produisent.
C’est une question d’approche. Une négociation à l’issue de laquelle chaque partie tirera profit. Les agents des ministères de l’Economie et des finances et des Mines qui ont négocié les accords de prêts auprès de l’Afd et de Bei savent quel contenu proposer aux sociétés implantées au Burkina Faso pour qu’elles fournissent de l’énergie à moindre coût à la Sonabel.


Cap sur des solutions durables

La Sonabel a acquis sur fonds propre 4 groupes électrogènes de seconde main auprès de l’entreprise Ppi-BF pour un montant de 1,253 milliard de F CFA (Ht-Hd). Mis en service en 1998 à Paspanga, tous ces groupes sont déclassés depuis 2003 pour usure, après environ 5 ans d’utilisation.
Aussi, en mars 2011, par appel d’offres ouvert, des groupes ont été loués auprès des entreprises Apr (30 MW) et Gps (31 MW) pour des échéances respectives du 23 septembre 2011 et du 11 novembre 2011. Les contrats ont été prolongés car le Gouvernement n’a pas voulu courir de risques. Avec tous ces investissements, le déficit énergétique est toujours une réalité. Alors, les solutions durables doivent être privilégiées.
Ces informations ont été données par Salif Lamoussa Kaboré, ministres des Mines et de l’énergie, lui-même, à la commission d’enquête parlementaire qui l’a rencontré en janvier 2012.

Joël BOUDA

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