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Cbao-Burkina : «Innover tout en proposant des tarifs compétitifs»

Le groupe Attijariwafa Bank a organisé, les 19 et 20 février derniers, la troisième édition du Forum international Afrique développement (Fad). Le Burkina Faso a été représenté à cet évènement par une délégation de plus de 40 personnes, avec à sa tête le directeur général de Cbao, Attijariwafa Burkina Faso, Mohamed Wilson. Il nous livre dans cet entretien la vision de sa banque au Burkina Faso et les opportunités qu’offre le Fad.

– L’Economiste du Faso: Pourquoi le groupe Attijariwafa Bank a-t-il lancé le Forum international Afrique développement ?
Mohamed Wilson, Dg Cbao: Le groupe Attijariwaffa Bank a commencé son intervention en Afrique au sud du Sahara en 2007. Ce fut une innovation car en général les banques marocaines restaient sur place et ne travaillaient pas hors de leur espace géographique. Cette innovation a permis à la banque d’étendre son marché. En moins de 10 ans, nous sommes pratiquement présents dans 23 pays. Il fallait donc dans ce cadre un événement qui puisse fédérer. Comme le dit souvent notre président, «c’est à nous Africains de nous retrousser les manches, d’être autour d’une table et de travailler pour développer l’Afrique». C’est en cela que le forum a été mis en œuvre. L’objectif principal est de promouvoir le dialogue sud-sud, de développer les échanges. Le concept est simple, les pays où le groupe est représenté doivent venir à Casablanca avec une délégation composée pour l’essentiel d’opérateurs économiques. Le forum est dédié aux opérateurs économiques. Le programme des activités se compose de plénières qui évoquent des thèmes sur le développement de l’Afrique, le transport/ logistique, les infrastructures, l’énergie, le financement, mais aussi le cadre réglementaire et légal des pays. En plus des panels, les opérateurs économiques font des séances B to B. L’objectif est de mettre face à face les opérateurs qui ne se connaissaient pas afin qu’ils saisissent l’opportunité de développer les échanges sud-sud. Les statistiques ont montré que dans la majeure partie des cas, les séances B to B se concrétisent à 40%. Mais nous travaillons à ce que ce taux s’améliore d’année en année.

– Quel bilan faites-vous après trois éditions ?
A la première édition, nous avons eu 500 participants, plus de 1.300 participants à la deuxième édition et 1.700 participants cette année. L’évènement prend de l’ampleur et est devenu pratiquement une institution. D’une biennale, il devient annuel comme l’a annoncé le président du groupe.
La particularité de la présente édition est qu’elle est co-organisée avec Maroc Export, l’agence qui s’occupe de la promotion du commerce extérieur marocain. Cette agence a l’habitude de faire le tour de l’Afrique dans le cadre des échanges et de promotions commerciales. Combiner les efforts des uns et des autres a contribué à fédérer et donner un accent particulier à l’événement. La délégation burkinabè tournait autour de 40 personnes. Une participation jugée satisfaisante par les uns et les autres. L’organisation d’un tel évènement est très coûteuse. La particularité cette année, le Groupe a pris en charge presque tous les frais des participants. L’effort consenti est énorme, mais nous sommes persuadés que le retour que nous espérons va au-delà de cet investissement : mobiliser davantage les opérateurs économiques, leur faire comprendre l’importance de l’événement, les inciter à faire le déplacement de Casablanca pour nouer des liens et surtout ne pas rater des rendez-vous d’affaires importants par rapport à leurs secteurs d’activités.

– Le groupe Attijariwafa Bank est présent au Burkina Faso depuis quelques années, mais ne jouit pas de la même notoriété qu’au Sénégal et au Maroc. A quoi répond cette discrétion ?
La Cbao est venue au Burkina Faso dans le cadre de ce qu’on appelle l’agrément unique. C’est le Sénégal qui a déposé un dossier au niveau des autorités pour obtenir cet agrément. Nous avons commencé ici en 2011 avec une seule agence, pas parce que nous n’avions pas les moyens de faire plus, mais pour voir comment se comportait le marché et de pouvoir envisager l’augmentation de nos investissements comme c’est le cas aujourd’hui.
Au regard des chiffres, notre bilan a augmenté.
Aujourd’hui, nous sommes autour de 33 milliards de F CFA de total bilan. Nous avons une rentabilité qui augmente sans cesse. Bien entendu, nous sommes partis d’un déficit de 300 millions de F CFA pour la première année, la deuxième année nous avons eu un résultat positif de 609 millions et la 3e année 646 millions de F CFA.
A fin 2014, nous allons tourner autour de 850 millions de F CFA. Nous avons déjà commencé l’extension du réseau en 2014 avec l’ouverture d’une agence à Bobo-Dioulasso et Ouagadougou. Aujourd’hui, nous avons 3 points de vente et d’ici quelques mois, nous allons avoir 3 nouvelles agences à Ouagadougou.
Malgré les difficultés, nous ne comptons pas nous arrêter. Les années à venir, il en sera de même, en tous cas, c’est ce que nous souhaitons si les conditions nous le permettent. Nous allons continuer l’extension du réseau et nous rapprocher davantage de la clientèle

– Comment comptez-vous soutenir l’entrepreneuriat au Burkina Faso ?
En ce qui concerne le Burkina Faso, il y a toute une panoplie de services disponibles que nous déployons déjà. Nous avons l’avantage d’appartenir à un groupe, donc il n’y a pas à réinventer la roue. L’ensemble des besoins de la clientèle est couvert par nos offres. Nous sommes la douzième banque au Burkina Faso et nous ne pouvions pas venir sur la place et être les plus chers. Il nous fallait innover tout en proposant des tarifs compétitifs. L’appartenance au groupe permet de faciliter les échanges avec le monde et l’Afrique du nord en particulier. Aujourd’hui, le commerce entre le Burkina et le Maroc est devenu très facile pour les opérateurs économiques.
Il nous est donc beaucoup plus facile de financer des opérations, des échanges commerciaux, de recevoir des opérateurs économiques marocains venus travailler au Burkina et accompagner les opérateurs burkinabè pour des opportunités d’affaires au Maroc.

– Quelles sont les opportunités que le Burkina Faso offre à votre banque ?
Il y a beaucoup de choses à faire au Burkina. C’est encore un terrain vierge, en atteste le nombre de banques, le taux de bancarisation et les infrastructures. Vous parcourez des distances pour trouver des guichets de banques, ce qui n’est pas le cas dans les grandes villes développées.
Si le taux de bancarisation est faible, c’est parce que les populations n’ont pas trouvé l’intérêt d’aller dans les banques. C’est donc à nous, les banques, de les convaincre en mettant à leur disposition des produits qui s’adaptent à leurs besoins.
C’est pourquoi, nous sommes aujourd’hui dans différents financements, l’immobilier, les crédits de consommation, les crédits véhicules, et bien d’autres. Il nous faut intéresser la population à l’activité bancaire et aux différents services que nous offrons. La banque, ce n’est pas une affaire de riches. Aujourd’hui, tout salarié peut avoir un compte bancaire. Depuis octobre dernier, de nombreux services sont gratuits, permettant ainsi un accès facile aux banques.
Germaine BIRBA

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