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Société-Culture

Grippe aviaire «Il ne faut pas dramatiser», Abou Ouattara de l’aviculture industrielle Moablaou

Le 1er avril dernier, le gouvernement burkinabè confirmait la présence de la grippe aviaire sur le territoire national. L’une des plus grandes fermes industrielles du pays, Moablaou S.A, est durement touchée et tout l’élevage est décimé. Nous avons tendu notre micro à son responsable, Abou Ouattara, pour faire l’évaluation des dégâts et les perspectives de l’entreprise.

– L’Economiste du Faso : A combien évaluez-vous la perte liée à la grippe aviaire ?
Abou Ouattara, administrateur général de Moablaou : C’est au total 119.720 poules qui ont été décimées par l’épidémie de la grippe aviaire dans notre ferme industrielle. Pour évaluer les pertes, il faut prendre en compte de nombreux paramètres. Tout d’abord, il faut savoir que la valeur d’une poule pondeuse démarre lorsqu’elle est à son pic, c’est-à-dire quand elle commence sa ponte.
Un poussin acheté à 1.000 F CFA augmente au fur et à mesure sa valeur. Ce qui veut dire que le potentiel attendu en termes de production est ce qui permet de déterminer la perte de production. Au niveau des poules pondeuses perdues, elles étaient à leur début de ponte, au moment où leur valeur marchande était très élevée.
On évalue donc cette perte à près de 500 à 600 millions. Et ce n’est qu’une infime partie de la perte de production. Pour la calculer, il faudrait prendre en compte ce que ces poules produisaient chaque jour. Nous étions à plus de 3.600 plaquettes de 30 œufs, soit plus de 100.000 œufs par jour.
Une poule pondeuse en élevage industriel peut produire pendant 15 à 16 mois. Les poules avaient encore une capacité de production de plus d’un an. Pour cette perte, nous l’avons évaluée à environ 2,1 milliards de F CFA la production en œufs. La complexité de ce calcul réside dans le fait que ce sont des êtres vivants.
A travers les poules, nous vendions trois produits que sont, les poulets, les œufs mais aussi la fiente. La ferme produisait chaque mois près de 2 millions de francs en fiente. En ce qui concerne la réforme des poules, si elles étaient en fin de production, elles seraient vendues au minimum à 2.500 F CFA l’unité. L’impact économique de la grippe aviaire est assez importante. Notre ferme est une industrie qui emploie plus de 70 personnes qui sont touchées directement. Nous avons plus de 300 clients qui ont fait de la vente des œufs une activité permanente. Nous avons également 3 grossistes qui eux à leur tour ont plus de 200 clients. Toutes ces personnes vivent de cette activité.

– Avez-vous reçu l’assurance d’une indemnisation par les autorités ?
Nous avons la certitude des hauts responsables du ministère des Ressources animales qu’il y aurait une indemnisation ou, du moins, une aide du Gouvernement. Il y avait un mode de calcul qui avait été instauré en 2006, mais je ne pense pas que ce barème soit utilisé pour ce cas-ci, car depuis les prix ont évolué.
Nous n’avons toujours pas de retour concernant les montants qui seront donnés. Nous avons eu une réunion avec les responsables du ministère pour nous donner les grandes lignes sur les comportements à suivre. En ce qui concerne l’indemnisation, il avait semblé que le ministère voulait tenir compte de la grille établie en 2006.
Cependant, éleveurs n’étaient pas nombreux à accepter cette décision, car cela pousserait les aviculteurs à trouver d’autre issues pour leurs poules.
Normalement, la grippe aviaire doit être facile à maîtriser, car s’il n’y a plus d’oiseaux, le virus n’aura pas un corps où s’abriter. C’est pour cela que l’abattage est ordonné, de même que l’interdiction de la circulation de l’oiseau d’un endroit à un autre. Généralement, la grippe aviaire n’est pas un mal qui reste permanemment dans un pays quand les mesures prises sont respectées.
– Les consommateurs ont-ils des raisons d’être inquiets face à la grippe aviaire ?
Il se pourrait qu’il y ait des risques de manque ou d’augmentation car, les produits liés à l’aviculture sont de très grande consommation. Mais il ne faut pas voir les choses de façon dramatique. Beaucoup de pays ont connu la grippe aviaire à travers le monde. Une fois que le mal est circonscrit, le virus s’estompe.
On pourra donc relancer l’activité très rapidement si les mesures sont complètes. Il est évident que ce qui mobilise le plus est l’hypothèse où un être humain viendrait à être contaminé par le mal. Cela inquiète tout le monde.
Et par mesure de prudence, certains arrêtent la consommation des œufs et des poules. Je ne suis pas un spécialiste de la maladie, mais je suis un acteur de la filière.
Par conséquent, j’ai un minimum d’informations sur le sujet.
Depuis plus d’une vingtaine d’années que la grippe aviaire circule à travers le monde, il n’y a jamais eu de consommateur de viande de volaille qui ait été atteint de la maladie. Il y a eu une douzaine de personnes infectées mais ce sont exclusivement des employés des fermes.
Et cela s’explique par le fait que les employés dormaient avec les animaux ou passaient de plus long de temps avec eux.
La grippe aviaire est transmise par le mode respiratoire et non par le mode digestif. Les spécialistes recommandent que la volaille soit cuite à au moins 70°. Alors quel que soit le mode de cuisson, à moins que le poulet ne soit mangé cru, il n’y a pas de risque d’attraper le virus.
Entretien réalisé par Germaine BIRBA

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RAF

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