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Agenda Travail décent : L’Uemoa peaufine sa stratégie

Renforcer la conformité des lieux de travail aux moyens de l’inspection du travail. C’est à cette tâche que s’attèlent les administrations en charge du Travail, les représentants des travailleurs et des employeurs. Les parties se sont rencontrées pendant 4 jours, du 21 au 24 juillet à Ouagadougou, autour d’un atelier régional de partage sur la stratégie de mise en conformité des lieux de travail aux normes dans les pays membres de l’Uemoa.

La réunion, qualifiée de haut niveau et élargie à la Guinée-Conakry et au Tchad, s’est achevée avec la session ministérielle qui a permis aux responsables politiques d’apprécier la stratégie après avoir examiné les situations nationales des inspections du travail et les mécanismes de prévention des conflits dans les différents pays.
Cette stratégie s’est enrichie des enseignements acquis du projet pilote Aci 7 du Bureau international du travail (Bit), dont le Burkina est actuellement le terrain de mise en œuvre depuis août 2014.
Les domaines d’interventions ciblés en priorité concernent les mines et le secteur informel. Il s’agira d’améliorer la santé et la sécurité au travail dans ces deux secteurs clés de l’économie des pays de la sous-région. A terme, l’on devrait pourvoir établir une cartographie des risques professionnels, renforcer les capacités de l’administration du travail. Toute chose nécessaire pour soutenir le dialogue social et raffermir les mécanismes de prévention des conflits sociaux.
Sur la feuille de route commune, les inspecteurs du travail sont les premiers visés par le renforcement de capacités, car c’est à eux que revient la charge d’assurer la promotion du travail décent par la conformité des lieux de travail, en lien avec la législation du travail et de son application, sans oublier les normes internationales du travail ratifiées et les conventions collectives applicables. Des recommandations sont faites allant dans le sens de doter l’inspecteur du travail d’un pouvoir dissuasif qui lui donnera plus d’autorité et de crédibilité afin d’augmenter ses capacités à mettre fin à des situations illégales. Pour les acteurs en présence, la question du renforcement des capacités des ministères du Travail est l’intérêt de tous les pays de la zone Uemoa. Ce qui justifie l’approche communautaire d’adopter une stratégie en vue de rationaliser les interventions dans le but d’accroître leur impact. Selon Moussa Oumarou, directeur du département gouvernance et tripartisme du Bit, c’est toute la question de l’administration du travail, celle du renforcement de ses moyens d’actions, de son rôle au regard de nouveaux défis qui est posée.
Le Bit, fidèle à son engagement à améliorer l’efficacité de sa coopération avec les pays membres, a tissé depuis plusieurs années un solide partenariat avec l’Uemoa à travers son Conseil du travail et du dialogue social (Cdts- Uemoa). La collaboration a permis de relever les défis en lien avec la promotion et renforcement du dialogue social au sein des pays de l’Uemoa.
De bonnes perspectives sont attendues en ce qui concerne la stratégie de mise en conformité des lieux de travail aux normes internationales en la matière, le renforcement des ministères et inspections du travail.
Toutes les initiatives prises dans ce sens bénéficient de l’appui de Bit. Pour la présidente du Ctds, Bintou Coulibaly, le volet social a la caractéristique d’être composé de plusieurs acteurs dont les travailleurs qui doivent faire l’objet d’une attention particulière. «On ne peut asseoir véritablement les bases d’un développement humain durable, et a fortiori garantir sa soutenabilité, avec des travailleurs en déficit de dialogue social et exposés quotidiennement à des risques. Aussi, la mise en conformité des lieux de travail aux normes du travail devient un objectif prioritaire».
Le contexte sous-régional peut contribuer à booster le dialogue social national comme source d’inspiration et d’enseignements, à travers de bonnes pratiques mises en œuvre dans les autres pays avec le soutien du Ctds et du Bit. C’est ce que pense Timothée Soulama, l’auteur de l’étude sur l’état du dialogue social et la prévention des crises sociales au Burkina Faso, réalisée en septembre 2014, sur demande du ministère du Travail et du Bit.
Le patronat burkinabè, acteur majeur de la stratégie de mise en œuvre de la conformité des lieux de travail aux normes requises au niveau du Burkina Faso, joue sa partition. La représentation entend, selon Camille Kaboré, mettre en bonne place dans l’agenda de la prochaine rencontre Gouvernement-Patronat la problématique du renforcement des capacités de l’inspection du travail, afin de faire de cette administration une compétence de résolution en amont des conflits sociaux. Ceci pour être en phase avec le contexte économique international en perpétuelle
évolution, surtout avec la période post-insurrectionnelle du Burkina où les entreprises privées ont été durement touchées et le climat social éprouvé.

Christian KONE


 


Ce qui est prévu dans le cadre de l’Aci-7

Des huit domaines de première importance (Aci en anglais), la conformité des lieux de travail occupe la 7e place. Les initiatives y relatives concourent à l’atteinte de cinq principaux objectifs :

– Amélioration de la collaboration entre employeurs et travailleurs en matière de conformité;
– Renforcement de la mise en place des inspections du travail et des fonctions préventives de l’administration du travail ;
– Fourniture d’une assistance technique et renforcement des capacités des inspections gouvernementales et des institutions chargées de l’application des normes, ainsi que celles des partenaires sociaux;
– Assistance pour l’élaborer d’une législation du travail et la conception de mécanismes efficaces de résolution des litiges;
– Promotion des partenariats public-privé.

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