Dans notre dernière édition, nous étions tous dans l’expectative. Le président a tranché dans la crise qui couvait depuis sept mois. Il a remanié son Gouvernement et s’est attribué les postes de la Défense et de la Sécurité.
C’est une première. On vient de créer un super président à trois mois de l’échéance décisive du 11 octobre. Il concentre à lui seul trop de pouvoirs. Faut-il croire qu’il y était presque contraint ? Car dans ce contexte de suspicion généralisée où tout le monde soupçonne tout le monde de travailler pour tel ou tel camp, l’oiseau rare ne courrait pas les rues. L’inconvénient de cette concentration de pouvoirs, c’est que tout le pouvoir retourne à Kosyam, au propre comme au figuré, et cela n’est pas fait pour réjouir tout le monde. Le vieux va-t-il s’en sortir avec autant de casquettes ? Les semaines à venir éclaireront nos lanternes.
En principe, il ne devrait y avoir ni de vainqueur ni de vaincu à cette étape de la crise. Le président a réussi un beau numéro d’équilibriste. Il garde la main et gagne du temps.
Rien ne dit aujourd’hui que la crise est derrière nous. La Haute cour de justice vient d’être saisie pour la mise en accusation de certains dirigeants de l’ancien régime. Et s’il est effectif que toutes les secousses subies par la Transition avaient un lien avec le sort politique et judiciaire de ces dignitaires civils ou militaires, le cadre de concertation des sages a intérêt à ne pas prendre de vacances.
Par Abdoulaye TAO
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