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Gaz : L’emplissage des bombonnes pose problème

 

Dans le N° 221 de L’Economiste du Faso, nous abordions la stratégie mise en place par la direction générale de la société nationale des hydrocarbures pour garantir l’approvisionnement du pays en gaz. Pour assurer cette mission, des projets de construction d’infrastructures de stockage et d’emplissage sont en cours. Les capacités de stockage de gaz ont été renforcées à Bobo-Dioulasso avec l’ouverture du dépôt de Péni, prévu pour assurer grand Ouest un stock de sécurité.
Pendant ce temps, dans la capitale Ouagadougou, la situation était sous tension; les populations ayant du mal à renouveler leurs bombonnes de gaz butane. Des explications du staff de la SONABHY, lors de la rencontre avec L’Economiste du Faso, il n’y avait pas de pénurie; puisque le gaz était disponible dans les sphères de la société, aussi bien à Bobo-Dioulasso qu’à Ouagadougou. La grève des transporteurs avait été invoquée comme raison qui a perturbé l’emplissage des bombonnes.
Le fait que les ménages aient du mal à se procurer le gaz avait alors été attribué à une mauvaise organisation de la distribution. Cette explication ne passe pas chez les marketeurs qui estiment que la SONABHY se dédouane à peu de frais en leur rejetant implicitement la faute.
Certes, les sphères ne manquent pas de gaz ; mais, soutiennent certains chauffeurs, c’est le rythme d’emplissage des bombonnes qui pose problème. Autrement dit, pour eux, le goulot d’étranglement principal serait l’emplissage au niveau du dépôt de Bingo, à Ouagadougou. L’argument de la SONABHY tendant à dire que les marketeurs devraient disposer de 3 bombonnes pour un consommateur est remis en cause par cette lenteur à l’emplissage.
Pour cet ancien responsable de la section distribution d’un des marketeurs de la place, il y a plutôt un problème d’adaptation du service d’emplissage aux besoins du marché. Il ne conteste pas les efforts en matière de stockage, mais l’organisation du travail au niveau de l’emplissage peut être améliorée selon lui s’il y a un travail d’anticipation.
«Lorsque les camions commencent à s’éterniser au dépôt, c’est un signal qu’on va vers des difficultés. Et la SONABHY doit alors pouvoir réagir», dira-t-il. Mais quand on lui rétorque que la chaine d’emplissage de la SONABHY travaille 24h/24h, alors il s’inquiète de la productivité des agents et de l’efficacité  du dispositif des 3/4 mis place pour les pics de la demande; sans exclure les pannes qui peuvent ralentir la cadence d’emplissage. Afin de tenir le rythme de cette demande sans cesse croissante en gaz butane, la SONABHY a décidé de construire un second centre emplisseur de bombonnes dans le dépôt de Bingo. L’objectif était d’augmenter et de moderniser les capacités d’emplissage du dépôt de 130 à 150%.
Malgré le renforcement des capacités d’emplissage, en 2015, les bouchons sont toujours une réalité et les camions sont obligés de stationner un à deux jours pour attendre leur tour. Problème d’organisation ou de capacités?  Les deux camps se renvoient la balle. Dans une interview publiée chez notre confrère Le Pays, le 18 octobre dernier, le responsable de la communication de la SODIGAZ ne dit pas autre chose: «En général, nous n’obtenons que 40% de bombonnes chargées sur l’ensemble des bombonnes que nous présentons pour être chargées».
Avec une part de marché de gaz de 60%, cette société subit souvent plus violement les contrecoups des difficultés d’emplissage de la SONABHY; d’où l’alerte donnée par son responsable à la communication, Fabrice Naré, sur les difficultés qui pointent à l’horizon pour le mois décembre, si une alternative n’est pas trouvée. Au mois de décembre 2014, les estimations de la Nationale des hydrocarbures tablaient sur une sortie de plus de 5 millions de kg de gaz de ses sphères. 3 ans plus tard, si l’on s’en tient à la progression de la consommation qui est de l’ordre de 20%, ce sont environ 8 millions de kg qui sont attendus. Alors que nous en sommes aux mêmes capacités d’emplissage qu’en 2015, pour ce qui concerne la zone de Ouagadougou.

JB


En attendant la décantation de la situation

Une des missions de la société nationale des hydrocarbures est d’approvisionner et de stocker le gaz dans ses dépôts. Ce qu’elle fait admirablement bien ces dernières années, en améliorant le niveau du stock de sécurité qui est passé à 25 jours d’autonomie. Ce renforcement des capacités est en partie dû à l’ouverture du dépôt de Péni à Bobo-Dioulasso. Et il participe de façon générale à la réponse au besoin d’un marché qui croit de près de 20 % l’an. La société ne compte pas s’arrêter là, puisqu’un plan de construction de dépôts secondaires est prévu d’ici à 2020. Cette stratégie permettrait aussi de renforcer les capacités d’emplissage des centres.

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