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Personnalités de l’année 2018: le choix de L’Economiste du Faso

2018 est derrière nous. Une nouvelle année commence avec de nouvelles chances pour tous les acteurs, de mieux faire, de contribuer à changer la donne. En attendant, L’Economiste du Faso vous propose sa liste des personnalités qui ont marqué, selon elle, l’année écoulée. Fidèle à sa ligne éditoriale, le choix s’est porté sur des hommes et femmes qui ont contribué à l’économie nationale.

Finances-Banques
Le Quatuor

Association professionnelle des banques et établissements financiers
Martial Akue-Goeh réforme le secteur bancaire

Favoriser l’inclusion financière. C’est ainsi que l’on peut résumer le mandat de Martial Akue-Goeh à la tête de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers (APBEF), depuis son élection en 2017. L’APBEF compte aujourd’hui 17 membres, dont 13 banques et 4 établissements financiers à caractère bancaire. Et en 2018, le DG de Orabank a eu fort à faire pour tenir cet objectif. L’année bancaire a été marquée par d’importantes évolutions.
D’une part, il y a eu les changements opérés par la BCEAO. Il s’agit du Plan comptable bancaire (PCB) révisé, de l’opérationnalisation du Bureau d’information sur le crédit (BIC), de la déclaration des comptes dormants au sein des banques, des stress-test ou tests de résistance du système bancaire et du dispositif de financement des PME/PMI dans l’UEMOA.
De l’autre, les banques nationales ont dû aussi faire face aux attaques terroristes, et au phénomène en matière de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. Mais aussi à la cherté de la vie et à un certain ralentissement de l’économie.
Une année chargée, mais une année réussie pour ce banquier de formation. Des avancées notables ont été réalisées en 2018 en matière de la relation banque-entreprise, d’inclusion financière et de financement du détail. L’utilisation du digital qui accélère les usages et transforme la relation client.
Sous son mandat, l’on note la tenue du Salon des banques et PME-PMI organisé à Bobo-Dioulasso en novembre 2018, la semaine de l’inclusion financière et l’arrivée de nouvelles banques. La profession bancaire a confirmé la bonne santé et surtout les bonnes perspectives de l’économie du Burkina. En plus de la progression du taux de croissance économique, les encours de crédits à la clientèle ont augmenté́ de 7,6% (+187,8 milliards) en glissement annuel et de 2,9% (+76,5 milliards) sur trois mois pour s’établir à 2.663 milliards à fin juin 2018. Les ressources mobilisées par le système bancaire ont atteint 4.065 milliards à fin juin 2018, soit une croissance de 549 milliards (+15,6%) sur une année.

Idrissa Nassa
Coris Bank International a le vent en poupe

Au 30 septembre 2018, les indicateurs de performance et de rentabilité de Coris Bank International affichait une hausse par rapport à la même période en 2017. Plus 14% pour un total bilan qui ressort à 1.139 milliards FCFA; plus 24,4% dans la collecte des dépôts clientèle; plus 27,5% de l’encours de crédits net pour la contribution au financement de l’économie; plus 21,3%, soit 7,2 milliards en plus pour le Produit net bancaire qui ressort à 41,3 milliards FCFA. De ces tendances, le résultat net de la banque progresse de 13,9% pour s’établir à 19,2 milliards FCFA.
En gros, la banque dirigée par Idrissa Nassa est dans une bonne tendance. Et selon la Bourse régionale de valeurs mobilières (BRVM), cette tendance devrait se maintenir sur le dernier trimestre, ce qui permettrait la réalisation des prévisions annuelles au terme de l’exercice 2018, année qui marquait les dix ans d’existence de la banque.
L’AG extraordinaire des actionnaires du 29 août 2018 a approuvé la transformation de Coris Bank International Succursale du Bénin et du Sénégal en filiales, ainsi que l’implantation d’une nouvelle succursale au Niger. La mise en œuvre effective de ces projets débutera au cours du premier trimestre 2019. Après donc le Burkina Faso, le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Sénégal, le Togo, Coris Bank pose ses valises au Niger. En attendant, Coris Bank International affiche ses couleurs pour 2019.
Coris Bank International Burkina Faso est certifiée ISO 9001: 2015. Elle a injecté plus de 2.000 milliards FCFA dans le financement de l’économie nationale avec une part belle de financement des PME-PMI. La banque compte aujourd’hui 42 agences et dispose d’un parc de 44 Distributeurs automatiques de billets (2018), avec 452 travailleurs cadres et cadres moyens.
De par son évolution positive et son réseau qui s’étend dans l’espace UEMOA, ainsi que sa définition d’une banque plus accessible et tournée vers le numérique, L’Economiste du Faso a décidé de faire de Idrissa Nassa, l’une de ses personnalités de l’année.

Apollinaire Compaoré
De PCA de Planor Afrique à patron des patrons burkinabè

Tout va pour le mieux pour le nouveau patron des patrons burkinabè. L’année 2018 a été une année de la consécration pour l’homme d’affaires. Le 31 mars 2018, il lance en plein cœur de la capitale burkinabè, dans la Zone d’activités commerciales et administratives (ZACA) son institution financière dénommée Wend Kuni Bank International. Doté d’un capital social de 12 milliards de francs CFA, WBI se donne pour ambition de contribuer au développement du Burkina par le financement de projets innovants et pourvoyeurs d’emplois.
A la suite du lancement de WBI, Apollinaire Compaoré a été élu, le 25 octobre 2018, à la faveur d’une Assemblée générale (AG), président du Conseil national du patronat burkinabè (CNPB). Seul candidat à la succession du regretté Birahima Nacoulima, le fondateur de Wend Kuni Bank International (WBI) a su rallier les différentes organisations membres à sa cause.
Il se retrouve donc à la tête d’un bureau de 35 membres où on dénombre les principaux grands patrons du pays.
Il prend la tête d’une institution qui pèse 70% du Produit intérieur brut (PIB) du pays et compte plus de 2 millions d’employés, plus de 50.000 entreprises dans toutes les régions à potentialité économique du Burkina Faso et hors du pays.
Le défi pour lui est de donner une nouvelle dynamique à la faitière et d’en faire à terme un offreur de services aux entreprises. Sitôt installé le 15 décembre 2018, M. Compaoré a annoncé les couleurs de son mandat: travailler à redorer le blason du patronat burkinabè; se pencher sur l’emploi des jeunes; renforcer le dialogue social entre acteurs du secteur privé et le soutien aux Forces de défense et de sécurité (FDS). Pour marquer le coup, le patron prévoit un programme de formation de 8.000 jeunes en janvier 2019. Ce patron des patrons burkinabè est aussi l’une de nos personnalités de l’année 2018.

Ebomaf
Mahamoudou Bonkoungou, le retour de l’enfant prodige

C’est ainsi que l’on pourrait qualifier le come-back de cet homme d’affaires burkinabè qui fait la fierté du pays à l’international. Connu pour ses réalisations de route et autres infrastructures en Afrique, Ebomaf a décidé, en 2018, de revenir investir dans son Burkina natal. A son actif en 2018, le rachat de la Banque de l’habitat désormais baptisée International Business Bank, et le marché de la construction de l’autoroute de contournement de la ville de Ouagadougou. D’une longueur de 125 Km, cet ouvrage va être construit selon un Partenariat public-privé (PPP) pour un financement de 181 milliards F CFA. Le PDG du groupe Ebomaf a pris officiellement le contrôle de la Banque de l’habitat du Burkina Faso en 2018. Une opération qui permet à la banque de voir son capital augmenté à 10 milliards F CFA. En plus de la banque, 2018 a aussi été marquée par le rachat de Jackson Assurances par l’homme d’affaires. L’information circule depuis la fin octobre 2018. Notre confère de Confidentiel Afrique ajoute que le nouveau repreneur ambitionne d’apporter une réelle bouffée d’oxygène financière à Jackson Assurances et la mettre aux normes respectables et exigences de recapitalisation, conformément aux directives du régulateur (la CIMA).

Gouvernement
Les ministres de l’année

Professeur Seni Ouédraogo
Le maître d’ouvrage délégué du nouveau statut de la Fonction publique

Son ministère a été le point de mire des fonctionnaires du public tout au long de l’année 2018. Si le Professeur Seni Ouédraogo a eu maille à partir avec une partie des fonctionnaires l’année dernière et il est attendu cette année sur la mise en œuvre de la reforme des rémunérations et du changement de statut à la Fonction publique.
Pendant toute l’année écoulée, il a été au four et au moulin pour encadrer le débat sur la reforme des rémunérations et le nouveau des fonctionnaires. Le forum national sur la question, qu’il a piloté mais boycotté par une partie des syndicats a été un succès malgré tout. Il a eu le mérite d’ouvrir un débat national et de comprendre les enjeux des changements souhaités par le gouvernement.

Rosine Coulibaly/Sory
L’argentière du Faso

Rosine Coulibaly/Sory est indiscutablement notre personnalité féminine de l’année. L’argentière du Faso a montré qu’elle avait du coffre lors de la gestion de la polémique sur le fonds commun. Bête noire des syndicats qui ont mis sa tête à prix, maltraitée sur les réseaux sociaux, elle a tenu le pari de ne pas perdre de vue l’objectif du gouvernement qui recherchait plus d’équité.
L’Assemblée nationale a finalement entériné le nouveau mode de calcul du fonds commun. C’est une victoire d’étape pour cette fonctionnaire du système des Nations unies dont les projets de réformes au ministère des Finances se sont heurtés à la bronca d’une partie de ses agents. Sa méthode est certes critiquée, mais au moins des idées nouvelles sont sur la table désormais.

Outsider
Le trio à suivre

Adama Badolo,
Le DG des Impôts qui brise les barrières

Le fort de cet homme, c’est qu’il a compris qu’il faut briser les barrières de l’incivisme fiscal par la communication, par la proximité avec le contribuable en mettant à contribution les nouvelles technologies. Son action produit déjà quelques effets, mais les bénéfices sont attendus à moyen terme et l’adoption du Code général des impôts le 20 décembre 2017 et entrée en vigueur depuis le 1er janvier 2018 devrait y contribuer largement.
Ce nouveau Code met en place une fiscalité simple, efficace, propice à la mobilisation des recettes. Exhaustif avec toutes les dispositions fiscales jadis éparpillées dans l’ordre juridique burkinabè et rédigé dans un style qui facilite la compréhension, ce Code ambitionne de mettre en place une fiscalité de développement, c’est-à-dire une fiscalité simple et cohérente dans l’articulation des règles, efficace dans la mobilisation des recettes et équitable dans la fonction d’instrument de politique économique et sociale.
En dehors de cette grande réforme, en 2018, la DGI a lancé la télé-procédure fiscale eSINTAX, accessible à l’adresse www.esintax.bf, offrant la possibilité aux contribuables de la DGE et des DME de télé-déclarer et télé-payer leurs impôts sur Internet. Toujours en 2018, la DGI a lancé une nouvelle version du logiciel plus complète et plus sécurisée d’immatriculation de l’identifiant financier unique (IFU) des contribuables. En 2018, le champ d’application de la facture normalisée a été renforcé. La facture normalisée vise à lutter contre, entre autres, la fausse facturation et la fraude de la TVA.
L’année 2019 sera une continuité pour la DGI. Toutefois, elle devrait s’atteler à rationaliser les incitations fiscales et finaliser le projet cadastre fiscal afin de faciliter la collecte de la fiscalité foncière.

Docteur Rasablga Ouédraogo
Le chercheur qui fait avancer le débat national

Le directeur de l’Institut Free Afrik a joué sa partition en 2018. Tantôt baromètre de l’économie du pays, tantôt lanceur d’alerte sur les attaques terroristes et sur l’évolution de la menace terroriste au Burkina Faso. L’homme est resté égal à lui-même un chercheur pragmatique qui travaille sur les questions brûlantes de l’heure avec la rigueur scientifique qu’on lui connait. Les restitutions des études de son institut sont devenues pratiquement des événements médiatiques.
2018 n’a pas dérogé à cette règle avec de nombreuses conférences publiques sur les différentes thématiques suscitées. Comme un journaliste dont les faits sont sacrés et le commentaire libre, Docteur Rasablga Seydou Ouédraogo, économiste- chercheur, aime les chiffres et les détails. C’est ainsi que toutes ses études sont accompagnées de chiffres qui ne souffrent d’aucune contestation scientifique.
Sur la dernière étude qui a porté sur le terrorisme, l’Institut Free Afrik a révélé que le Burkina Faso avait enregistré 60 attaques en 2016; 110 attaques en 2017 et plus de 130 attaques en 2018. Au total, près de 300 attaques ont été constatées ces trois dernières années…». Docteur Rasablga Seydou Ouédraogo, qui manie avec dextérité la langue de Molière, contribue, par ses recherches sur des sujets longtemps refoulés par les Burkinabè, à faire évoluer le débat sur ces problématiques.
Il est l’un des rares activistes qui préfèrent de loin les débats contradictoires aux critiques faciles qui ne font pas avancer la gouvernance au pays des Hommes intègres. En 2018, ce chercheur connu pour ne pas avoir sa langue dans sa poche quand il s’agit de dénoncer les travers de la gouvernance du pouvoir en place, s’est toujours montré aux avant-gardes sur les questions d’actualités.

Bala Sakandé
Un air de changement à l’hémicycle

Sorties médiatiques, discours et interpellations directs lors des sessions à l’Assemblée nationale. Le remplaçant de Salifou Diallo à l’hémicycle a fait parler de lui en 2018. Bala Sakandé n’a pas sa langue dans sa poche quand il est assis à son poste de président de l’Assemblée nationale. Il entend poursuivre le travail de son prédécesseur. L’Assemblée s’affirme au fil des ans et au-delà de sa mission de consentir l’impôt, voter la loi et contrôler le gouvernement, l’Assemblée est devenue un grand animateur du débat national à renfort de questions orales et écrites relayées par les médias. La plus marquante de 2018 a été sans doute la question à la ministre de l’Economie et des Finances, Rosine Sory, sur le Fonds commun. L’homme s’est également fait remarquer par son altruisme en sacrifiant une partie de son salaire de président de l’Assemblée nationale au bénéfice d’œuvres caritatives.
Depuis le 26 novembre 2018, il est à la tête de l’Union parlementaire africaine (UPA). Autre point que l’on retient du président de l’Assemblée, lors de la première session de l’année 2018, quelques jours seulement après les attaques terroristes de mars dans la capitale, il a appelé à des mesures efficaces pour lutter contre le terrorisme. Pour la première session spéciale de l’année en cours, les députés ont été convoqués afin de délibérer sur le projet de loi portant prorogation de l’Etat d’urgence.

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