Depuis janvier 2017, les mets à base de produits importés qui étaient servis aux invités dans les menus des pauses-café, pauses-déjeuners, diners-galas, diners-débats, ateliers, conférences, toute cérémonie officielle, etc., initiée par l’administration publique, ont fait place aux mets locaux entièrement burkinabè. Les décors des bureaux et des salles de conférences à l’image de celle du Premier ministère, du ministère des Affaires étrangères en sont des illustrations parfaites.
De l’avis du gouvernement, cette option est une volonté politique qui recommande un changement de comportement et d’habitude de consommation des Burkinabè en vue d’une relance économique reposant sur le développement endogène. Pour rendre concrète cette volonté du gouvernement, il a été pris deux mesures en vue de susciter la consommation des produits locaux par l’administration publique. Il s’agit de la circulaire à tout ministre N°2017-002/PM/SG/DGEF du 13 janvier 2017 portant consommation des produits locaux par les structures publiques et de l’arrêté N°2017-002/PM/CAB/ du 31 janvier 2017 portant achat des produits alimentaires locaux par les structures étatiques dans le cadre de leur approvisionnement. Depuis le 3 mai 2019, le ministère du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat a une estimation des montants financiers injectés dans l’achat des produits locaux pour les années 2017 et 2018. En effet, dans une lettre circulaire du Secrétaire général du MCIA, Boubacar Traoré, portant sur l’organisation de séances de dégustation de mets à base de produits locaux, il ressort qu’au titre des années 2017 et 2018, les structures publiques de l’Etat ont investi plus de 30 milliards FCFA dans les achats des produits locaux. « …la valeur globale financière est estimée à 30.827.712.684 FCFA», mentionne Boubacar Traoré. Celui-ci poursuit qu’au regard des résultats fort appréciables engrangés, le gouvernement a décidé de relire l’arrêté pour élargir la mesure en passant de 10 à 26 produits locaux. Toujours dans la même lancée et surtout dans un contexte marqué par une crise dans le secteur agro-alimentaire au Burkina Faso due aux méventes de certains produits (riz, huile, sucre, etc.), le ministère du Commerce entend accompagner les acteurs à travers le lancement d’un concept dénommé « La quinzaine de dégustation des mets et boissons à base de produits burkinabè ». Du reste, le concept est entré en vigueur le 26 mars 2019, à l’occasion du Conseil d’administration du secteur ministériel (CASEM). Pour sa part, le ministre en charge du commerce, Harouna Kaboré, a rappelé que plus de 80% de la population exercait dans le secteur primaire qui contribue à hauteur de 33% au PIB. Pour lui, cette contribution dans l’économie nationale amène le gouvernement à faire de la transformation des matières premières agricoles, une priorité.
Toute chose, dit-il, qui permettra d’atteindre le taux de transformation agricole de 25% en 2020 fixé par le Programme national de développement économique et social (PNDES). Selon Harouna Kaboré, la finalité est de travailler à implémenter le mot d’ordre « consommons burkinabè » au sein des structures étatiques et à travers le Burkina Faso.
Les dix produits locaux concernés par l’arrêté sont : le riz, le niébé, la pomme de terre, l’oignon, la tomate, le sucre, l’huile alimentaire, le haricot vert, le lait et la viande.
Ambèternifa Crépin SOMDA