Editorial

Trafic

Il y a comme une discrimination qui ne dit pas son nom dans la gestion des flux humains en rapport avec la pandémie de Covid-19. En plus de la discrimination, les pays sont en train de vouloir s’enrichir sur le dos de voyageurs qui sont contraints justement de traverser les frontières pour des raisons plus ou moins urgentes. La discrimination tient au fait que les autorités sous-régionales (UEMOA/ CEDEAO) ont ouvert leurs frontières aériennes en imposant aux voyageurs de se prémunir d’un test (PCR) négatif à la Covid-19. Jusque-là, nécessité faisant loi, rien à redire. Quid alors des frontières terrestres qui restent hermétiquement fermées ? Comme si l’on visait des citoyens d’un certain standing, d’une certaine catégorie sociale. Du coup, il s’est développé un nouveau trafic à nos frontières. En effet, au nez et à la barbe des forces de sécurité, des réseaux de passeurs ont créé des couloirs : là où s’arrêtent les cars, les tricycles et les motos font le reste. Il suffit juste d’avoir de l’argent. A partir du moment où le test est disponible, pourquoi ne pas ouvrir les frontières terrestres et l’exiger ?

En attendant, plus on mettra du temps, s’enracinera un trafic frauduleux aux frontières de personnes et de marchandises.o

Abdoulaye TAO

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