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FESPACO 2023: « Il ne doit pas y avoir un cinéma au-dessus des autres » Boubacar Diallo, Films du dromadaire

• Avec deux longs métrages à cette édition

• Il prouve que les réalisateurs font de leur mieux

• Et attendent que l’Etat hâte le pas

Chantre du numérique avec son premier long métrage « Traque à Ouaga » en 2004, Boubacar Diallo a connu des réticences de certains de ses pairs qui privilégiaient la pellicule comme le seul outil de production de film à l’époque. « J’estime qu’on fait le film pour le public. C’est l’avis du public qui est important, pas de celui qui fait les choses différemment. A mon sens, on ne parle pas suffisamment du scénario qui fait que le public se sente concerné, se reconnaisse et qui fait qu’il va voir le film et en parler autour de lui pour que d’autres viennent le voir », rétorquait-il à ses détracteurs. Presqu’une décennie après, le FESPACO a fait le grand saut, lors de la 23e édition en 2013 : le 35 mm n’est plus la règle pour participer à la biennale du cinéma, ouvrant ainsi la voie à une nouvelle vague de productions et de producteurs.

Pour l’édition 2023 du FESPACO qui a pour thème « Cinémas d’Afrique et la culture de la paix », les Films du dromadaire ne sont pas dans la compétition officielle mais seront présents avec deux longs métrages : « L’affaire Sam Mory » en compétition section Burkina et « Epines du Sahel » en panorama. Il faut donc attendre au moins la prochaine édition pour espérer voir  le trophée majeur du festival dans l’écurie. En nous recevant dans l’après-midi du mardi 14 février 2023, le premier responsable de cette structure de production s’est prononcé sur certains pans du FESPACO.

Gaston Kaboré en 1997, avec son film « Buud Yaam », est le dernier Burkinabè à avoir remporté l’Etalon d’or de Yennenga. 26 années plus tard, il est toujours difficile pour ses confrères compatriotes de lui emboiter le pas. Pour Boubacar Diallo, il ne faut pas rejeter la faute aux acteurs qu’ils sont, bien au contraire.  Et il ne manque pas d’arguments pour se défendre : « Les réalisateurs, chacun de son côté, fait de son mieux. On a toujours attiré l’attention des responsables qui se sont succédé à la tête du département de la Culture, sur le fait qu’on doit arrêter de dormir sur nos lauriers parce que nous sommes la capitale du cinéma africain. Il faut qu’on change la façon de travailler, de débloquer les subventions, le respect des délais.  A titre d’exemple, le budget du film « Les trois lascars » tournait autour de 170 000 000 FCFA. La Côte d’Ivoire a mis presque 80 000 000 FCFA et le Burkina Faso 15 000 000 FCFA. On est fier de dire que c’est un film burkinabè qui a battu tous les records dans le box-office, mais s’il faut que nos financements viennent toujours de l’extérieur…. On évite d’en parler pour ne pas créer la polémique.  Nous avons pu finir le tournage de « Epine du Sahel » grâce à Canal+. Mais je ne suis pas sûr que tous les réalisateurs bénéficiaires de subventions aient reçu la totalité de leurs subventions à deux semaines du FESPACO. C’est comme si vous avez des lutteurs qui doivent défendre les couleurs nationales, vous attachez leurs mains dans le dos et vous les poussez face aux adversaires. Pouvons-nous remporter des trophées dans ces conditions ? ».

Certaines personnes pensent que les différents acteurs du secteur devront plutôt consacrer leurs énergies sur un modèle économique qui va les amener à se passer des subventions…. Mais pour Boubacar Diallo, l’Etat ne peut pas se désengager de son devoir : « Il faut mettre en place un système qui fonctionne avant que les uns et les autres puissent fonctionner par eux-mêmes. On n’a pas, par exemple, un parc de salles de ciné conséquent, ni de billetterie… ce sont des choses qu’on réclame depuis longtemps.  On n’est pas dans l’assistanat mais il est normal que l’Etat aussi prenne ses responsabilités ». Ce réalisateur aux 19 longs métrages reste convaincu que les financements extérieurs n’entrainent pas forcément une main mise sur la culture africaine, encore moins une insémination de certains pratiques tabous en Afrique comme l’homosexualité. « Pas du tout. Au contraire, quand il y a ces thèmes, ils sont réticents, parce que les télévisions sont des programmes familles et en général, les télévisions ont peur des programmes qui touchent au sexe et à la religion. C’est difficile de dicter une conduite aux créateurs africains, parce que nous avons notre culture, notre identité et nous essayons d’être le reflet de notre société », rassure-t-il.

Boubacar Diallo estime que le FESPACO devrait créer davantage les conditions pour que tous les acteurs puissent trouver leurs comptes. « Il ne faut pas qu’on continue de mettre dans la tête des jeunes qu’il y a des cinémas au-dessus d’autres. Quand vous faites de la comédie, par exemple, on estime que ce n’est pas du vrai cinéma, il faut faire soit disant des films d’auteurs. En même temps, le FESPACO se tient en une semaine sur deux ans. Essayons de  ne diffuser que ces films dits d’autres dans les salles de ciné pour voir si elles tiendront longtemps. Chaque genre a sa place dans cette dynamique et il ne faut pas travailler à dévaloriser un genre au profit d’un autre. Si on veut créer une réelle dynamique, il faut valoriser tous les secteurs, tous les genres, tous les talents », souhaite-t-il.

Moumouni SIMPORE

 

Encadré

Liste des films en compétition pour l’Etalon d’or :

–  La dernière reine de Damien Ounouri (Algérie)

– Our lady of the Chinese Shop, d’Ery Claver (Angola)

– Sira d’Apolline Traoré (Burkina Faso)

– Mon père, le diable, d’Ellie Foumb (Cameroun)

– La plantation des planteurs de Dingha Eystein Young (Cameroun)

– Bantú Mama de Ivan Herrera (République dominicaine)

– Abu Saddam de Nadine Khan (Égypte)

– Shimoni d’Angela Wamaï (Kenya)

 – Le bleu du Caftan de Maryam Touzani (Maroc)

– Simin Zetwal/Regarde les étoiles de David Constantin (ile Maurice)

 – Maputo Nakuzandza d’Ariadine Zampaulo (Mozambique)

– Mami Wata, de C. J. Obasi (Nigeria)

– Xalé, Les blessures de l’enfance de Moussa Séné Absa (Sénégal)

– Ashkal de Youssef Chebbi (Tunisie)

– Under the fig trees d’Erige Sehiri (Tunisie).

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RAF

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