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Accaparement des terres cultivables: la faîtière des paysans inquiète

• Près de 90.000 hectares occupés par des sociétés immobilières

• Les sociétés minières et l’insécurité grignotent aussi

L’accaparement de terres  cultivables par des entrepreneurs agricoles, des promoteurs immobiliers ou autres pourraient priver de milliers  d’exploitants agricoles de leurs champs. Pire, faute d’action concrète, le manque de terre cultivable pourrait être source d’insécurité alimentaire ou de famine dans les années à venir au Burkina Faso. Le monde paysan burkinabè le craint. Or, l’agriculture et l’élevage constituent les deux piliers de l’économie burkinabè. Leur cri de détresse mérite d’être entendu par les décideurs politiques pour éviter au pays un triste sort ! Un cri de détresse, basé sur des statistiques qui font froid au dos. A titre d’exemple, il ressort d’un constat établi par la Confédération paysanne du Faso (CPF), en 2023, que plus de 88.235 hectares de terres sont occupés par des sociétés immobilières sur toute l’étendue du territoire national. « Cela équivaut à des milliers de tonnes de céréales perdues au cours de la campagne 2021-2022 », a fait savoir la CPF, le 20 février 2023. Cette faîtière du monde paysan s’inquiète pour les exploitations familiales dont la production estimée, en 2019, est de 5.400.000 tonnes.

Plus de 10.000 hectares occupés à Ouagadougou

Les promoteurs immobiliers en seraient la cause. (Ph. Yvan Sama)

Sur les 88.235 de terres occupées, la seule ville de Ouagadougou et ses Communes environnantes, les promoteurs immobiliers possèdent 10.920 hectares de terres périurbaines et rurales. Dans la deuxième ville du pays, Bobo-Dioulasso, 3.629 hectares de terres rurales sont mobilisés par 26 sociétés immobilières. « A ce rythme, il est évident que les paysans n’auront plus de terre pour cultiver du maïs, du mil, du sorgho, du riz… pour nourrir les 20 millions de Burkinabè », s’en inquiètent les premiers responsables de la CPF. Pire, les éleveurs auront moins  d’aires de pâturage pour leurs animaux. Conséquence, les deux mamelles de l’économie nationale (agriculture et élevage) s’en trouveraient privées de leurs bras pour continuer à porter le développement du pays des Hommes intègres. Pour preuve, le monde rural, qui regroupe 80% de la population, participe à hauteur de 30 % à la formation du PIB du pays.

Les sociétés minières et l’insécurité « grignotent » les terres cultivables

En plus des promoteurs immobiliers, il y a les sociétés minières qui « grignotent » les terres cultivables.

Celles-ci occupent des milliers d’espaces pour construire et exploiter le métal jaune. Et comme si le sort s’acharnait sur les paysans, il y a la crise sécuritaire que vit le pays depuis 2015. Obligés de fuir leur patelin pour éviter la mort, ils se voient, par ricochet, privés de leurs champs agricoles. L’Etat burkinabè, garant de la stabilité sociale, doit impérativement prendre à bras-le-corps cette question et la traiter avec célérité ; car, le revers de la médaille de ce conflit latent entre exploitants agricoles et promoteurs immobiliers n’augure rien de bon à l’horizon.

Vivement que l’avant-projet de loi sur la promotion immobilière, en cours de validation, puisse définitivement endiguer ce fléau, à travers des réformes fortes et courageuses.

Ambéternifa Crépin SOMDA

 

Encadré

275 milliards FCFA de recettes par an

D’après Marc Gansoré, Secrétaire général de la CPF, l’agriculture injecte au Trésor public pas moins de 275 milliards FCFA par an, contre le secteur minier qui tourne autour de 250 milliards FCFA. Avec la spoliation des terres cultivables, ce montant qui aide l’Etat burkinabè dans son effort de développement pourrait baisser. Il urge une prise de conscience à tous les niveaux : décideurs politiques, promoteurs immobiliers et exploitants agricoles.o

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RAF

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