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Fiscalité des entreprises de presse: les médias privés n’en peuvent plus

• Trop d’impôts et de taxes

• Une amnistie fiscale et l’instauration des « années vertes » 

• Un statut particulier fiscal souhaité

La presse privée doit être exonérée de certains taxes et impôts, si elle veut survivre (NDLR : lire encadré 1). Telle est la conviction de l’ancien président de la Société des éditeurs de la presse (SEP), Boureima Ouédraogo. Celui-ci a étayé ses propos à la faveur du colloque des 50 ans de L’Observateur Paalga, qui a eu lieu le 23 mai 2023, à l’Université Joseph Ki- Zerbo de Ouagadougou : « préoccupations de la SEP en rapport avec la fiscalité applicable aux entreprises de presse ». Il regrette que l’entreprise de presse soit soumise aux mêmes régimes de pression fiscale que toute autre entreprise au Burkina Faso, alors que les médias jouent un rôle de service public.

Autre regret, l’entreprise de presse est également soumise aux règles de la commande publique. Pourtant, dit-il, le bien médiatique est très particulier et ne saurait se confondre aux autres produits. A cela s’ajoute la loi sur la publicité qui est préjudiciable aux entreprises de presse burkinabè. Celle-ci plombe leur compétitivité et leur rentabilité en interdisant la publicité de certains produits (boissons dont la teneur en alcool excéderait 12%, produits parapharmaceutiques, etc.).

Face à cette fiscalité « agressive », Boureima Ouédraogo propose que le gouvernement aille vers des mesures transitoires : une amnistie fiscale ou l’annulation des arriérés des impôts de certaines entreprises de presse et l’instauration des « années vertes » pour la presse étalée sur 2 ans. Ces deux grandes mesures ont été appliquées en Côte d’Ivoire par le Président Alassane Ouattara, à la sortie de la crise ivoirienne. Pour une presse privée économiquement viable, il a recommandé l’adoption d’un statut particulier de l’entreprise de presse au Burkina Faso.

Le numérique, une aubaine pour la presse privée pour sa relance économique

Le colloque du cinquantenaire a également été l’occasion de discuter des modèles économiques des entreprises de presse pour survivre à l’ère du numérique. Le modèle mis en œuvre par le Journal Sidwaya et L’observateur Paalga a été présenté par Ismaël Bicaba, doctorant et ancien Directeur commercial de Sidwaya

Selon le doctorant Paul Ismaël Bicaba, qui a décortiqué la thématique, l’espoir d’une presse privée résiliente est possible, pour peu qu’elle profite des avantages du numérique :  les 25,68 millions de connexions mobiles ; 4,96 millions d’utilisateurs Internet actifs par mois, soit 21,6% de la population totale, et 2,05 millions d’utilisateurs actifs des médias sociaux, soit 8,9% de la population totale sont une aubaine. Il a évoqué le modèle de partage de revenus générés pour les plateformes sms : 35% pour le média et 65% pour l’opérateur de téléphonie mobile. En la matière, dit-il, les Editions Sidwaya ont été les pionniers jusqu’à internationaliser le produit en République de Côte d’Ivoire, au profit des Burkinabè de la diaspora.

Les recettes mensuelles qui avoisinaient les 50.000.000 FCFA ont fondu progressivement, au regard de la concurrence nourrie par les autres médias, mais également par le développement fulgurant des réseaux sociaux d’accès totalement gratuit. Le modèle de partage de revenus pour les abonnements via les kiosques numériques ; l’accès payant pour les versions numériques des journaux imprimés ; opter pour une stratégie de diversification sur des produits numériques ; développer des partenariats gagnant-gagnant avec des agrégateurs (Opéra News, Phoenix, All Africa) et les régies internationales (Google Adsense), etc. Pour Paul Ismaël Bicaba, la compétitivité des produits numériques des médias dépendra en grande partie de leur capacité d’innovation avec un benckmarking renforcé sur les modèles efficients (stratégie de diversification, modèle des agrégateurs, modèle freemium), avec surtout une structure marketing et commerciale forte.

Ces manœuvres stratégiques permettraient de garantir la pérennité des médias traditionnels si l’aspect complémentaire entre les deux types de médias était considéré avec plus de rigueur. Ainsi, ces différentes stratégies permettront aux entreprises de médias traditionnels de redevenir compétitives dans ce nouvel environnement, a-t-il mentionné.

Ambéternifa Crépin SOMDA

 

Encadré

Les attentes fiscales au niveau des médias

• Une exonération de la TVA de porte (droits de douanes) pour l’importation des équipements et matériels spécifiques pour la presse ;

• Une exonération de la Taxe patronale et d’apprentissage (TPA) ;

• Une exonération de la TVA pour l’achat et la consommation de services utilitaires comme l’électricité, le téléphone, l’eau et la connexion Internet), et de matériels entrant dans le cadre du fonctionnement de l’entreprise de presse ;

• Le reversement de la TVA, après l’avoir collectée, c’est-à-dire, au paiement des factures correspondantes, surtout en ce qui concerne les factures de l’Etat et de ses démembrements ;

• Une suppression ou une réduction de 50% de la contribution des patentes ;

• Une réduction de l’impôt sur les bénéfices industriels, commerciaux et agricoles (IBICA) de 30% à 20%.

 

Encadré 2

Trop de taxes et d’impôts sur la presse ?

La DGI donne des explications

«Fiscalité applicable aux médias au Burkina Faso », le directeur de la législation et du contentieux, Idriss Ouédraogo, qui a décortiqué le thème, a révélé que le système fiscal actuel ne prévoyait pas de fiscalité spécifique en lien avec les secteurs d’activités. Conséquence, dit-il, pas de dérogation possible pour la presse ou autre entité. « Tous les jours, des structures viennent demander des fiscalités spécifiques », a-t-il souligné. D’autres raisons qui font que les fiscalités spécifiques ne sont pas à l’ordre du jour, c’est le fait que 50% des recettes du pays sont tirées de la fiscalité et aussi, le Burkina Faso a besoin de ressources pour faire face aux défis du moment. A l’endroit de la presse, il a signifié que leur cri du cœur était entendu, mais il y a la réalité des contraintes du pays. Au Burkina Faso, le système fiscal est déclaratif et l’obligation est faite aux entreprises de presse de déclarer toutes les opérations et de tout payer. Aussi, la fiscalité au Burkina Faso est cédulaire, donnant l’impression qu’il y a trop d’impôts à payer, a relevé Idriss Ouédraogo. Les entreprises de presse sont également soumises au régime d’imposition. Il précise que dans le Code des impôts, il y a toutefois des allègements fiscaux qui sont accordés aux entreprises de presse. A cela s’ajoutent des avantages spécifiques à la presse.  Exemple: l’exonération de la patente sur 2 exercices pour les entreprises de presse en création, une réduction de 20% sur la taxe patronale (TPA), etc.

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RAF

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