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Afrique subsaharienne: forte pénurie de financement, selon le FMI

• Les contributions des donateurs se tarissent

• Les séquelles des crises récentes sont toujours palpables

• Les coûts d’emprunt augmentent

En marge de sa réunion annuelle, en début du mois d’avril 2023, le Fonds monétaire international (FMI) a publié son document sur les perspectives économiques régionales sur l’Afrique subsaharienne. Et les projections de croissance restent faibles. Elle devrait s’établir à 3,6% en 2023. En cause, selon le FMI, une « forte pénurie de financement ». Trois raisons expliquent ce tarissement, selon l’institution.

Les coûts d’emprunt augmentent

« Les options de financement des pays de la région se sont considérablement réduites au cours de l’année écoulée. Le durcissement accéléré des politiques monétaires au niveau mondial, provoqué par la hausse rapide de l’inflation au lendemain du déclenchement de la guerre menée par la Russie en Ukraine, a entraîné une hausse des taux d’intérêt dans le monde entier et une augmentation des coûts d’emprunt pour les pays d’Afrique subsaharienne, aussi bien sur les marchés intérieurs que sur les marchés internationaux », peut-on lire dans le document du FMI.

Le FMI explique cette situation aussi par le climat d’incertitude, ravivé par la pandémie et la guerre en Ukraine. Une situation qui a entraîné une réévaluation des risques dont les pays d’Afrique subsaharienne sont les premiers à pâtir, en raison de la faiblesse de leurs notes de crédit. Ce qui a engendré une augmentation des coûts d’emprunt, avec des émissions d’euro-obligations des pays de la région qui sont passées de 14 milliards de dollars en 2021 à 6 milliards au premier trimestre 2022. Des changements à l’origine de cette augmentation, il y a la baisse des budgets d’aide en faveur des pays de la région, qui a conduit certains d’entre eux à se tourner vers les marchés financiers, « ce qui est plus coûteux », déclare le FMI. Enfin, les flux de capitaux en provenance de Chine, qui ont un temps représenté une source de financement considérable, ont nettement marqué le pas ces dernières années. Cette pénurie de financement survient au pire moment possible, car la région souffre déjà de graves déséquilibres économiques. L’inflation reste élevée et sujette à d’importantes fluctuations. Le taux d’inflation médian dans la région se montait à environ 10 % en février 2023, soit plus du double du taux observé au début de la pandémie. Environ la moitié des pays de la région affiche une inflation globale supérieure à 10 %, et environ 80 % d’entre eux connaissaient également une inflation alimentaire supérieure à 10 % en février.

Un niveau de dette jamais vu depuis 20 ans

La part de la dette publique dans le PIB est relativement élevée. Le ratio dette publique sur PIB de l’Afrique subsaharienne s’élevait à 56 % en 2022. « Un niveau jamais vu depuis le début des années 2000 », poursuit le document du FMI. Depuis le début de la pandémie, les déficits budgétaires se creusent du fait de multiples crises, d’un ralentissement de la croissance et de la dépréciation des monnaies locales, ce qui se traduit par une accélération de l’endettement.

Les niveaux élevés d’endettement public suscitent des inquiétudes quant à la viabilité de la dette, dans la mesure où 19 des 35 pays à faible revenu de la région étaient déjà surendettés ou risquaient fort de le devenir en 2022. La plupart des devises de la région ont perdu de la valeur par rapport au dollar en 2022. Ces dépréciations ont également contribué à alourdir l’endettement des administrations publiques, dans la mesure où 40 % de la dette de l’Afrique subsaharienne était de nature extérieure en 2021.

NK

Encadré

Les priorités, selon le FMI

Quatre grandes priorités pour l’action publique

Le ralentissement de l’activité mondiale, la hausse des taux d’intérêt et la flambée de l’inflation au niveau mondial ont mis de nombreux pays sur la corde raide. Les quatre priorités suivantes doivent permettre aux décideurs de remédier aux déséquilibres macroéconomiques dans un contexte de contraintes financières sévères.

Conduite de la politique budgétaire dans un contexte de durcissement des conditions financières

Les pouvoirs publics d’Afrique subsaharienne doivent s’adapter au durcissement des conditions de financement, qui a deux conséquences majeures pour la conduite de la politique budgétaire. Au cours des prochaines années, les pays de la région devraient présenter des ratios de charges d’intérêt sur les recettes publiques parmi les plus élevés au monde, au-dessus de 50 % dans certains cas. Une part importante de l’encours de la dette euro-obligataire arrivera à échéance au cours des deux seules prochaines années, pour un montant de 6 milliards de dollars environ en 2024, puis de 7 milliards de dollars supplémentaires en 2025.

Conduite de la politique monétaire dans un contexte de forte inflation 

Début 2023, l’inflation avait commencé à marquer le pas dans près de la moitié des pays d’Afrique subsaharienne ; dans le reste de la région, en revanche, elle continue d’augmenter ou d’être marquée par une forte volatilité. D’après les projections, l’inflation devrait dépasser jusqu’en 2027, les niveaux qui prévalaient avant la pandémie. Les pouvoirs publics doivent donc continuer à préserver un équilibre fragile, en s’efforçant de juguler l’inflation sans pour autant étouffer la reprise naissante.

Gestion des taux de change dans un contexte de fortes pressions à la dépréciation

Les pays d’Afrique subsaharienne ont connu d’importantes dépréciations de leur taux de change en 2022, ce qui a exacerbé la crise de financement en alourdissant le fardeau du service de leur dette extérieure. Les pouvoirs publics peuvent prendre diverses mesures pour se prémunir contre les coûts économiques que le nécessaire ajustement de la valeur des monnaies est susceptible d’entraîner. Dans les pays où la dépréciation du taux de change alimente l’inflation, une orientation plus restrictive de la politique monétaire pourrait jouer un rôle bénéfique en modérant les anticipations d’inflation et en limitant les sorties de capitaux, tout en favorisant les entrées de capitaux.

Répondre au défi du changement climatique sans sacrifier les besoins élémentaires de la population

En raison de l’actuelle pénurie de financement, des domaines essentiels du développement tels que l’école, la santé et les infrastructures risquent de manquer de moyens. Il importe que l’affectation de moyens à l’action climatique ne se fasse pas au détriment de la couverture des besoins fondamentaux et de la réalisation d’autres objectifs de développement. Il est nécessaire que les pays avancés augmentent leurs montants d’aides pour assurer le financement des besoins essentiels de développement et favoriser une croissance forte, résiliente et inclusive dans les pays africains.o

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RAF

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