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Mécanisation agricole: Bangré Yssouf Korgho, l’homme aux 7 inventions

• Son broyeur des tiges  homologué

• Une décortiqueuse d’arachide

• 2024, un tracteur avec deux moteurs

De son Tenkodogo natal, il ne s’imaginait pas qu’un jour, il allait rendre service à la Nation burkinabè, en permettant aux acteurs du monde agricole d’avoir des machines agricoles pour un meilleur rendement. Dès l’adolescence, il s’adonne à l’apprentissage des machines agricoles et à la mécanisation. Une passion va le conduire plus tard à se mettre à son propre compte, en ouvrant trois ateliers de mécanisation agricole dans la ville de Ouagadougou. A ce jour, il a conçu sept machines agricoles adaptées à l’agriculture burkinabè, dont le broyeur, pour faciliter le broyage des tiges. La batteuse qui permet de battre le maïs, le mil, le riz et autres. La décortiqueuse d’arachide, etc. Sur 7 inventions, une seule est brevetée et les 6 autres en attente depuis 6 ans. Bangré Yssouf Korgho dit compter sur la politique volontariste du président de la Transition, qui entend faire du secteur agricole le moteur de développement du Burkina Faso, pour proposer d’autres innovations. Quels types de machines agricoles fabriquent-ils ? A quoi cela sert-il, autant de questions auxquelles celui qui emploie plus d’une cinquantaine de personnes a bien voulu répondre. Lisez plutôt !

L’Economiste du Faso: comment est venue cette passion pour la mécanisation agricole ?

Bangré Yssouf Korgho: C’est une passion qui date il y a de cela 30 ans, où j’ai appris à fabriquer les machines à moudre la farine pendant 6 ans. Après cette étape, je suis allé apprendre comment fabriquer les machines agricoles et la mécanique, auprès de Seydou Bagré et Alassane Tapsoba. Juste après l’apprentissage, je suis allé ouvrir mon propre atelier de fabrication des machines agricoles, il y a de cela 14 ans. Une fois à mon propre compte, j’ai décidé d’innover, afin de proposer au monde agricole des machines adaptées à ses besoins. Cette innovation est partie d’un constat : si les occidentaux nous vendent des machines agricoles adaptées, nous les Burkinabè nous le pouvons. Ma première machine agricole que j’ai fabriquée a été un broyeur pour faciliter le broyage des tiges de maïs, de mil, etc., pour en faire du compostage pour améliorer le rendement agricole. Ledit broyeur évite la pollution de l’environnement en empêchant que les agriculteurs brûlent les tiges. Secundo, j’ai fabriqué une batteuse qui permet de battre le maïs, le mil, le riz et autres. La batteuse permet, en 1 heure, de battre 150 sacs de maïs. Il y a deux types de batteuses, les grandes et les moyennes. Pour soulager les femmes dans le décorticage des arachides, j’ai fabriqué une décortiqueuse qui facilite le décorticage sans les impuretés (sable, boue, poussière). Avec la décortiqueuse, ce que 100 femmes pouvaient mettre une journée pour décortiquer à la main, la machine le fait en 4 heures de temps.

Des difficultés rencontrées sur le chemin ?

Oui, le fait que l’Etat burkinabè ne faisait pas confiance aux entrepreneurs burkinabè, sous prétexte que nos machines agricoles n’étaient pas de qualité. Mais cette vision a changé depuis l’arrivée du président de la Transition, le Capitaine Ibrahim Traoré. Et pour cause, c’est un président qui veut faire du secteur agricole le moteur de développement du Burkina Faso. Pour preuve, les dernières initiatives prises, l’offensive agropastorale, l’initiative présidentielle, la production d’engrais, la dotation du matériel agricole, etc. Si cette offensive agricole devient une réalité, le pays va mettre fin à la pauvreté. Cette volonté du président du Faso est revenue me donner plus du courage à me lancer dans la mécanisation agricole pour apporter ma modeste contribution aux agriculteurs. Autrefois, les différents gouvernements ne faisaient pas de commande avec nous, mais avec l’arrivée du gouvernement de transition, notre entreprise a reçu la visite du ministère en charge de l’agriculture, preuve que cette injustice sera réparée.

Combien d’inventions à ce jour ?

Je suis à sept inventions créées et fabriquées par moi-même. Mais de ces sept inventions, j’ai pu breveter une seule machine. Les 6 autres sont toujours en attente voilà maintenant 6 ans, au niveau de l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI). La seule machine agricole brevetée est le broyeur.

Avez-vous encore la possibilité de fabriquer d’autres machines agricoles innovantes ?

Si j’ai les moyens financiers, je peux encore le faire, car le monde agricole a plus que jamais besoin de ces machines pour augmenter ses rendements.

Combien de personnes employez-vous ?

Il y a 52 personnes qui travaillent dans mes 3 ateliers.

Où peut-on trouver vos machines agricoles ?

Pour le moment, c’est ici à Ouagadougou.

Combien de machines agricoles pouvez-vous livrer en un an ?

Si ce sont les broyeurs, nous pouvons en fabriquer 1.000 machines en une année. Mais pour y arriver, il faudra que j’emploie au moins 150 personnes. C’est en fonction du nombre de la commande que tu recrutes le personnel requis.  Quel que soit le nombre de machines agricoles que le gouvernement veut, nous nous pouvons les livrer.

Un plaidoyer à l’endroit du gouvernement pour la vulgarisation de la mécanisation agricole ?

Nous les fabricants de machines agricoles, nous souhaitons que les autorités de la Transition continuent sur la voie de la grande offensive agricole. Cette volonté politique va permettre à nous autres de valoriser notre savoir-faire et de créer de l’emploi à travers nos entreprises. Cette politique de faire appel aux savoirs burkinabè dans la mécanisation agricole va permettre à l’Etat burkinabè de se passer de l’importation des machines agricoles.

Interview réalisée par Ambéternifa Crépin SOMDA

 

Encadré

Quels sont les prix de vos machines agricoles ?

Les prix varient en fonction des types de machines agricoles. Mais les prix vont de 1. 500.000 FCFA à 3.500.000 FCFA. Je compte mettre à la disposition du monde agricole, une machine de type tracteur avec deux moteurs, en 2024. Son prix sera de 3.700.000 FCFA. o

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RAF

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