–Des supporters gonflés à bloc derrière leur équipe au départ
-Mais la confiance s’est effritée au fil du match
-Pour tomber dans la résignation au coup de sifflet final
L’allocodrome de Marcory est un espace aménagé sur la principale avenue de la commune où le visiteur trouve sur place une vingtaine de restauratrice qui proposent différents mets dont de l’alloco naturellement. Ces restaurant sont entourés par des maquis d’environ 100 m2 chacun et c’est dans l’un deux, Chez Fernand que nous avons suivi le match de la deuxième journée de la CAN opposant la Cote d’Ivoire au Nigéria.
16h55mn : les équipes sont sorties et c’est l’exécution des hymnes nationaux avec celui du Nigéria pour commencer. C’est le silence total comme l’exige la solennité du moment. A l’entame de l’Abidjanaise, ceux qui sont là reprennent en chœur et finissent par un tonnerre d’applaudissement. C’est le signe que toute l’assistance est acquise à la cause des éléphants. Les derniers arrivants se pressent pour prendre place.
17h01mn : l’arbitre donne le coup d’envoi. A cet instant, tous les commentaires sont permis. « On va mettre yoruba dans sauce » « Les gars mangez les propre propre ». « Est-ce vous connaissez Seko même ? »
17h07 mn : une combinaison entre Serge Aurier et Boubacar Sangaré est enrayé de justes par la défense nigériane. Il n’en fallait pas plus pour donner le ton.
Le face à face entre Victor Osimhen et Youssouf Fofana est à l’avantage du portier ivoirien. Sur la relance Sangaré arrive à trouver Christian Kouamé mais le gardien nigérian met le ballon en corner.
17h09 : Gislain Konan a du mal à rattraper Chukwueze qui finit par tirer sur le pied droit du gardien. Cette nouvelle incursion dans le camp ivoirien met en colère Les noms d’oiseaux commencent à sortir : « Lui là, il vient de prendre son attiéké ou quoi ? Il est lourd-lourd façon ».
17h16mn : Ndicka au point de penaltie frappe sur le gardien alors que gens étaient déjà débout criant but, but, but….
17h23 mn : Contre-attaque ivoirienne vite enrayé par la défense adverse qui se projette rapidement en attaque et obtient une situation de but. Gislain Konan met en corner. L’action est saluée d’un standing ovation.
17h32 mn : la frappe de Seko Fofana à l’entrée de la surface est vue directement dans les filets. La parade du gardien Nwabali pour repousser lui vaut des « « Maudia », tu ne peux pas laisser passer ça ? » C’est l’action la plus dangereuse avant la pause.
A la mi-temps, on desserre les rangs. C’est le moment pour les uns de tirer une cigarette et de pisser un coup pour les autres.
18h02 mn : les deux équipes reviennent sur la pelouse avec la volonté d’en découdre
18h12 mn : correspondant à la 55 mn de jeu, Victor Osimhen est déséquilibré dans la surface ivoirienne. L’arbitre est appelé à la VAR pour un checking. « Y a rien ». « On ne l’a même pas touché ». Son verdict tombe après quelques secondes : pénalty. Troost-Ekong s’élance et marque. Silence.
18h34 : La frappe enroulée de Séko Fofana passe à côté des buts. « C’est lui seul qui peut nous sauver ». Au fur et à mesure que le temps s’écoule, chaque touche de balle ivoirienne est une touche d’espoir, quel que soit l’endroit du terrain.
18h43 : Contre-attaque nigériane menée par qui arrive à effacer plusieurs défenseurs mais il est arrêté in extrémis par les ivoiriens. Les « Oh mon Dieu » finissent par devenir des youyous de délivrance
Le 4e arbitre annonce 09 minutes d’arrêt de jeu. A l’image du banc de touche de l’équipe où les joueurs tiennent déjà leurs têtes entre les mains, les supporters de Marcory aussi baissent la garde et se résignent. Il faut maintenant trouver le bouc émissaire. L’arbitre est le premier à la barre. « Le match est séré et tu siffle penalty », « Toi tu siffles ça là, ils sont sur piste de danse ou bien ? », « Un malo cohan ». L’entraineur aussi a sa dose : « Tu as laissé Zaha, Gervinho et tu gardes Gradel sur le banc. Ces enfants ont quelle expérience pour marquer but ? » « Lui là, il cherche quoi même chez nous ? » « Classement on dirait c’est pour aller jouer PMU ». Et pour finir la boucle, les joueurs : « Eux, ils ont Osimhen. Parmi nos attaquants, qui fait peur ? »
Moumouni Simporé