
• Un cadre pour examiner les défis actuels
• Et renforcer la gouvernance des entreprises publiques
• La rémunération et la prime de bilan en débats
5e face-à-face entre le ministère de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat (MICA) et les administrateurs représentant l’État au sein des Sociétés à capitaux publics. La rencontre a eu lieu le 09 mai 2025, à Ouagadougou. Il s’agit de la rencontre d’échanges instaurée en 2020 par l’Assemblée générale des Sociétés d’État. Cette rencontre annuelle vise à identifier les difficultés, examiner les défis actuels et proposer des solutions pour renforcer la gouvernance des entreprises publiques. Dans un contexte où la transparence et la performance des entreprises publiques deviennent des enjeux cruciaux pour la stabilité économique du Burkina Faso, l’accent a été mis cette année, sur les réformes engagées en 2023 et 2024, notamment, celles relatives à l’encadrement des rémunérations et de la prime de bilan.

Le ministre Serge Gnaniodem Poda a appelé à une gestion transparente et efficace. Dans son intervention, il a réaffirmé la nécessité d’un dialogue permanent pour améliorer la gouvernance des Sociétés à capitaux publics. Il a ensuite souligné que l’engagement des administrateurs était indispensable à la mise en place d’un modèle économique performant : « Vous avez une responsabilité importante : celle de veiller à une gouvernance vertueuse, basée sur la transparence et l’efficacité. L’obligation de rendre compte est un principe fondamental de bonne gestion ». Pour le ministre, le double défi sécuritaire et humanitaire que traverse le pays impose aux entreprises publiques une résilience accrue ; de plus, la refondation économique passe par une reprise du contrôle des secteurs stratégiques, où les Sociétés publiques jouent un rôle central.
W. Fleur Prudence Balboné/Nikiéma, Directrice générale de la Promotion de l’entreprise (DGPE), à travers une communication sur le thème « Enjeux de la gouvernance et réformes entreprises dans la gestion des entreprises publiques et parapubliques », a dressé un bilan des performances des administrateurs au sein des Conseils d’administration en 2024, tout en mettant en lumière les défis rencontrés. Ces défis sont regroupés en trois catégories. La première traite de la complexité des décisions stratégiques : les administrateurs peinent à imposer des décisions efficaces face aux contraintes budgétaires et aux enjeux politiques qui affectent les entreprises publiques.
En deuxième lieu, la problématique financière. Bien que des efforts aient été faits pour encadrer les rémunérations, la question de la rentabilité des Sociétés d’État reste un défi. La 3e catégorie est axée sur le manque d’implication des administrateurs. La DGPE a relevé un certain désengagement dans les Conseils d’administration, compromettant la mise en œuvre des réformes. La Directrice a insisté sur l’importance de repenser le rôle des administrateurs pour garantir un pilotage efficace des entreprises publiques.
Le défi reste grand, mais la volonté de réformes et l’adoption de meilleures pratiques internationales pourraient aider le Burkina Faso à faire de ses entreprises publiques de véritables piliers économiques dans les années à venir. Le ministre Serge Gnaniodem Poda l’a souligné avec insistance :« Nous devons bâtir des entreprises publiques modèles, créatrices de richesses et moteurs du développement économique durable. »
Cette cinquième rencontre d’échanges entre le MICA et les administrateurs des Sociétés à capitaux publics marque une étape importante dans le renforcement de la gouvernance des entreprises publiques au Burkina Faso. Si les réformes engagées en 2023 et 2024 ont posé des bases solides, leur mise en œuvre nécessite un engagement accru des administrateurs et une collaboration plus efficace entre l’État et les acteurs économiques.
AST
Encadré
Les recommandations issues des travaux
La rencontre a permis de formuler plusieurs recommandations pour renforcer la gouvernance et la rentabilité des entreprises publiques. La première est d’encourager la responsabilisation des administrateurs. Dans ce sens, la DGPE préconise une évaluation annuelle des administrateurs, afin d’assurer leur implication dans les décisions stratégiques. La deuxième recommandation est de renforcer le suivi des réformes. Un rapport trimestriel devrait être mis en place pour vérifier l’application des décrets relatifs aux rémunérations.
Comme troisième recommandation, le ministre a souhaité que cette rencontre devienne biannuelle, afin de garantir un suivi régulier des problématiques de gouvernance. La digitalisation des entreprises publiques est la quatrième et dernière recommandation. Un programme de modernisation numérique pourrait améliorer la gestion des opérations et la transparence des transactions.