
• Plus de 3.000 milliards FCFA levés au premier trimestre 2025
• Soit une hausse de plus de 62,89%
• Par rapport au dernier trimestre 2024
Le marché régional demeure un recours précieux pour les Etats, à la recherche de financement pour leurs projets de développement. Les ressources levées par les Etats membres de l’UEMOA sur le marché régional de la dette publique, au premier trimestre de l’année 2025, se sont élevées à 3.275 milliards, en hausse de 1.264,4 milliards par rapport aux trois premiers mois de l’année 2024. Cette hausse équivaut à une augmentation de 62,89%, traduisant une intensification du recours aux financements publics par émission de titres. Sur le type d’outils utilisés pour la mobilisation des recettes, à ce niveau, le choix des Etats s’est porté principalement sur 3 instruments.
Selon le rapport sur la Politique monétaire dans l’Umoa, publié le 13 juin 2025 par la BCEAO, il ressort que l’un des principaux outils de mobilisation de recettes pour les Etats demeure les Bons du Trésor.
Il s’agit d’un titre d’emprunt émis par l’État et remboursable à échéance. Les Bons du Trésor sont des titres obligataires (c’est-à-dire des titres d’emprunts) émis par l’État, par l’intermédiaire du Trésor public (d’où leur appellation). L’acheteur d’un Bon du Trésor se retrouve donc créancier de l’État. Et au cours du premier trimestre de l’année, ils ont représenté 56 % du total des outils de mobilisation de recettes utilisés sur le marché régional.
Ainsi, les pays de l’Union ont réussi à mobiliser 1.833 milliards à fin mars 2025, contre un montant de 1.121,4 milliards, sur la même période de l’année précédente. Et ce sont les émissions de maturité de 12 mois qui ont été les plus sollicitées, soit 70,5% des Bons émis sur la période, suivies des émissions de maturité de 3 mois (15,7%) et de celles de maturité de 6 mois (13,8%).
En plus des Bons du Trésor, les Etats ont aussi utilisé, pendant le premier trimestre de l’année, le compartiment des Obligations. Ils sont eux aussi des titres de créance émis par l’État.
A la différence, des Bons, souscrire à ce type de modalité équivaut à prêter de l’argent à l’État en achetant une Obligation à un taux d’intérêt prédéterminé. En retour, l’État vous versera un taux d’intérêt fixe pendant une durée déterminée. Et l’appétit des Etats s’est aussi accentué pour ce type d’opérations. Ainsi, au niveau du compartiment des Obligations, les Trésors publics ont levé 1.441,5 milliards au premier trimestre de l’année 2025, contre 889,2 milliards l’année précédente.
Le marché par adjudication est le 3e type d’opérations utilisées par les Etats pour mobiliser du financement. L’adjudication est une technique permettant l’acquisition d’émissions de Bons ou d’Obligations par un système d’enchères. Dans le cadre des émissions de Bons et Obligations du Trésor, les Etats de la zone UEMOA utilisent deux voies d’adjudications : l’adjudication ouverte et l’adjudication ciblée. Par cette voie, tous les participants directs ont la possibilité d’enchérir une partie du titre mis en adjudication par l’émetteur. Les participants directs à ce jour sont les établissements de crédit, les SGI et les organismes financiers régionaux disposant d’un compte de règlement dans les livres de la Banque centrale. Les autres investisseurs, personnes physiques ou morales, peuvent souscrire par l’intermédiaire des établissements de crédit et des SGI de la zone UEMOA.
Le montant total des Obligations émises sur le marché par adjudication s’est élevé à 1.136,6 milliards, soit 78,8% du total des Obligations et celui par syndication de 304,9 milliards (21,2% du total des Obligations). Les émissions d’Obligations ont concerné les maturités de 3 ans (677,1 milliards ou 47,0% du total), 5 ans (476,8 milliards ou 33,1%), 7 ans (268,9 milliards ou 18,7%) et 10 ans (18,7 milliards ou 1,2%).
A noter qu’avec ces recours sur le marché de la dette publique, l’encours de la dette publique totale de l’Union est estimé à 86.004,5 milliards à fin mars 2025, soit une progression de 2.028,1 milliards ou 2,4% par rapport à décembre 2024. Il reste contenu en dessous de la norme communautaire de 70% du PIB, se situant à 59,0% du PIB à fin mars 2025, après 58,7% à fin mars 2024.
ESS
Encadré
Mobilisation de ressources extérieures par les Etats membres de l’UEMOA
Au cours du premier trimestre de l’année 2025, les pays de l’Union ont bénéficié d’appuis financiers des partenaires extérieurs provenant, notamment, de la Banque mondiale (296,2 milliards), de la Banque arabe de développement économique en Afrique (162,1 milliards) et de l’Agence française de développement (84 milliards). « En outre, le Niger a bénéficié, en janvier 2025, de décaissements du FMI, à l’issue de la sixième revue de l’accord au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC) et de la deuxième revue de l’accord portant sur la Facilité pour la résilience et la durabilité (FRD), pour un montant cumulé de 31,8 milliards FCFA », affirme le rapport de la BCEAO.
Par ailleurs, deux pays de l’Union ont levé des ressources d’un montant global de 1.604 milliards FCFA sur les marchés internationaux, par le biais d’émissions d’euro-obligations. Le Bénin est intervenu sur lesdits marchés, en janvier 2025, pour mobiliser un montant de 318 milliards FCFA (500 millions de dollars). La Côte d’Ivoire a émis, pour sa part, en mars 2025, des Obligations internationales pour un montant total de 1.286 milliards FCFA.