Les 19 et 20 février derniers, l’Afrique s’est donné rendez-vous à Casablanca au Maroc dans le cadre de la 3e édition du Forum international Afrique développement (Fad). Organisé par le groupe Attijariwafa Bank, en collaboration avec Maroc Export, le forum a connu la participation de plus de 1.200 opérateurs économiques venus de 15 pays d’Afrique. Le thème de cette édition était «Le temps d’investir», et est relatif à la courbe de progrès de l’économie africaine et à la nécessité de mobiliser l’ensemble des forces économiques du continent. Depuis 5 ans, le Fad est l’occasion pour le Maroc et ses investisseurs de créer un partenariat sud-sud renforcé, comme l’a souligné le président-directeur-général du groupe Attijariwafa Bank, Mohamed El Kettani: «La coopération, hier basée sur la confiance et les liens historiques, est aujourd’hui fondée de plus en plus sur l’efficacité, la performance et la crédibilité. La crédibilité veut que les richesses de notre continent bénéficient en premier lieu aux peuples africains. Cela suppose que la coopération sud-sud soit au cœur de nos partenariats économiques. C’est pourquoi, l’Afrique doit faire confiance à l’Afrique. Elle a moins besoin d’assistance que davantage de partenariats mutuellement bénéfiques».
Le Fad s’inscrit dans une dynamique du développement du commerce, des investissements et plus généralement de la coopération sud-sud avec les partenaires sub-sahariens. Il vise à consolider le positionnement du Maroc en tant que moteur de l’intégration africaine. Le programme de ce forum a été enrichi de différentes activités telles que les panels, les rendez-vous B to B, mais aussi les échanges.
Cette année, une part belle a été faite à sept pays des zones Uemoa et Cemac que sont le Mali, le Cameroun, le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Gabon et le Sénégal. Ces pays ont présenté de grands projets d’investissement. La forte délégation de la Côte d’Ivoire a présenté le programme d’émergence du pays, avec un accent mis sur les opportunités dans les secteurs des infrastructures, le tourisme, l’agriculture, l’énergie, le logement, mais aussi le marché du gros et la santé.
Pour attirer les investisseurs, plus de 50 hectares seront aménagés dans l’immédiat pour une zone industrielle. La vision du pays en 2020, en ce qui concerne l’énergie, est de renforcer ses capacités en passant de 1.400 Watts de production énergétique à plus de 4.000 Watts. La délégation conduite par le ministre d’Etat Amadou Gon Coulibaly a présenté dans les détails ce projet qui a séduit plus d’un investisseur.
En ce qui concerne la participation du Burkina Faso, représenté par une délégation d’une vingtaine de personnes composées des représentants de la Chambre du commerce, mais aussi des hommes et femmes d’affaires, la participation à ce forum avait certes pour but de nouer des contacts, mais surtout de rassurer l’opinion internationale sur la situation politique du pays et de présenter les opportunités d’investissement afin d’attirer d’autres investisseurs.
Le forum était aussi l’occasion pour les Burkinabè de reprendre contact avec les investisseurs qui s’étaient manifestés dans certains projets et secteurs prioritaires que sont le domaine de l’énergie, la transformation agricole, le cuir et les produits dérivés des ressources animales. Honoré Kiétyeta, chef du département promotion et marketing de l’Agence de promotion des investissements du Burkina Faso, se veut rassurant: «Notre déplacement constitue un moyen pour nous de reprendre contact, de donner l’information et de raviver la flamme avec les investisseurs. Le forum s’est bien passé dans l’ensemble et nous sommes surpris que très peu d’investisseurs s’inquiètent de la situation politique actuelle. Leurs questions sont plus orientées vers les avantages fiscaux. Les intérêts sont toujours manifestes et nous enregistrons beaucoup plus d’éventuels investisseurs que de par le passé».
Même note de satisfaction chez le représentant de la Chambre du commerce, Adama Traoré, pour qui «de nombreuses opportunités s’offrent à notre pays à travers les échanges que nous avons eus. De nombreux opérateurs économiques ont répondu présent à ce forum, preuve de l’intérêt qu’ils y accordent». Au préalable programmé chaque deux ans, le Fad devient annuel, vu l’engouement qu’il suscite. Le forum, comme à son habitude, s’est achevé par la remise des trophées de la coopération sud-sud. L’édition dernière a été remportée par l’opératrice économique Mamounata Vélégda. Un prix du jeune entrepreneur a été initié pour cette édition.
Une banque au service du développement
Attijariwafa Bank est le premier groupe bancaire et financier du Maghreb et de l’Uemoa. Il est présent dans 23 pays et est basé au Maroc. Le groupe emploie plus de 16.286 collaborateurs et a 2.595 agences au Maroc, 307 agences en Afrique de l’Ouest. En plus de l’activité bancaire, le groupe opère à travers les filiales spécialisées dans tous les métiers financiers tels que le crédit, l’immobilier, l’assurance, la consommation. Depuis 5 ans, le groupe a signé un partenariat avec Maroc Export pour co-organiser le forum, un évènement de référence qui réunit de nombreux acteurs du monde économique pour le développement d’un partenariat sud-sud.
Germaine BIRBA