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Roch Kaboré : L’heure des choix

 

Le moteur diesel du président Kaboré est-il en train de passer en mode accélération ? Il faut l’espérer. Alors que dans des milieux bien introduits on annonçait cette phase II du mandat du président du Faso pour janvier, tout laisse croire que le terrain est en train de dicter sa loi à l’exécutif, à moins que ce ne soit du pur opportunisme.
Les changements à la tête de l’armée, ainsi qu’un remaniement ministériel étaient susurrés pour ce mois de janvier, après la commémoration symbolique de l’an I du mandat du président.
La nomination d’un nouveau chef d’état-major des armées, quoique très attendue dans l’opinion, été manifestement rendue urgente par les derniers développements sur le front nord de la frontière avec le Mali, où les terroristes ont réussi l’exploit de neutraliser une unité de l’armée burkinabè.
Cette attaque a non seulement semé le doute dans l’esprit des Burkinabè sur la capacité de réaction de notre armée, mais également pouvait toucher directement Kosyam en termes de management de la troupe. Il faut le rappeler, le chef de l’Etat fait office de ministre de la Défense et est directement exposé au jugement de l’opinion quant au succès et aux insuccès de la grande muette.
Il a donc fait sauter un fusible, le Général Pingrenooma Zagré. Et en principe, ce changement en appelle d’autres aussi bien dans la hiérarchie que sur le terrain purement militaire en termes de réponse concrète à la menace terroriste et à l’insécurité. C’est ce qu’espèrent les Burkinabè avec cette nouvelle redistribution des cartes.
Une redistribution des cartes est attendue également au niveau du gouvernement. Le cumul des postes ministériels au niveau du président du Faso et du ministère de l’Administration territoriale passe mal. Les résultats ne parlent pas pour le moment en leur faveur. Maintenir le statu quo en renforçant les moyens d’actions et de coordination des hommes sur le terrain? Ou éclater ces départements pour les rendre légers et opérationnels avec toujours un souci d’efficacité sur le terrain? Une équation que devra résoudre le président. L’inconnu dans ce remaniement annoncé reste la profondeur de celui-ci. Ajustement technique ou chamboulement? Wait and see. Le gouvernement Kaba chahuté en début de mandat sur le front social par les revendications tous azimuts des syndicats a réussi plus ou moins à gérer la situation dans un contexte économique pas très favorable.
Il a su maintenir les grands équilibres, réalisant sur la fin de l’année la prouesse de la conférence de Paris de ramener des promesses de financement du PNDES à hauteur de 18.000 milliards.
L’an II du mandat du président se fera sous le signe de la mobilisation des financements annoncés les 7 et 8 décembre derniers à Paris, et il n’est pas superflu de se demander avec qui ? La paire constituée par le Premier ministre Kaba et le ministre des Finances Rosine Sory dont on ne vendait pas chère la peau en début d’année 2016 a surpris plus d’un par sa maîtrise des dossiers et le succès du PNDES, si bien que les suites à lui réserver pourraient plaider en sa faveur.
Les cartes sont entre les mains du président qui, plus qu’en 2016, a désormais plus de visibilité et les mains libres pour agir. Son pays à la confiance des bailleurs de fonds, c’est un crédit qu’il faut capitaliser à travers des actions vigoureuses pour faciliter et sécuriser le retour des investissements, en gardant un œil bien ouvert sur les questions de sécurité à nos frontières et à l’intérieur de celles-ci.

FW


Sécurité: les moyens de notre politique

Le budget 2017 a fait l’objet d’échanges entre les députés et le gouvernement sur le budget alloué à l’armée. Dans le contexte sécuritaire que vit le pays, on s’attend à plus de moyens en faveur de la grande muette pour pouvoir assumer efficacement ses missions.
C’est ainsi que le ministère de la Défense a dû «renoncer à des dépenses d’investissement d’un montant de 9 milliards de FCFA au profit de l’acquisition de matériel spécifique de sécurité».
Lors de l’attaque de Nassoumbou, nombreux sont les Burkinabè qui ont déploré la disproportion des moyens de l’ennemi. Il n’est pas exclu que si la situation le commandait, le gouvernement ne casse pas sa tirelire lors de la prochaine loi de finances rectificative.

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