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Agriculture: les avantages du bio

Effet de mode ou nécessité de changer de comportement alimentaire ? De plus en plus, on parle d’agriculture biologique à Ouagadougou. L’Economiste du Faso se penche sur le bio et la consommation des produits qui y sont issus. Où trouver des produits bio à Ouagadougou ? Quels en sont les effets sur la santé des consommateurs et les limites de la production dans notre pays ?
Mangeons bio, consommons bio, entend-on souvent. Mais c’est quoi le bio ? Le bio est un mode de culture basé sur l’utilisation des ressources biodégradables naturelles qui ne fait pas appel à l’utilisation des intrants et des pesticides chimiques. Elle est cultivée comme l’agriculture conventionnelle. La seule différence réside dans la gestion de la fertilité des sols. La plante a des besoins. Pour lui permettre d’avoir les nutriments nécessaires pour accélérer sa croissance et son développement, l’agriculture conventionnelle utilise parfois des intrants chimiques, l’engrais chimique, l’urée… Mais, étant donné que l’utilisation de ces intrants chimiques présente des dangers pour l’environnement, l’agriculture biologique remplace ces intrants chimiques par des fertilisants naturels, à savoir le compost.
Mais une chose est de gérer la fertilité des sols, une autre est de gérer aussi les ravageurs qui attaquent les cultures pour que la plante puisse donner son potentiel. A ce niveau, Karim Sawadogo, agronome de formation, évoluant dans le domaine de l’agriculture agro-écologique, explique que l’agriculture conventionnelle utilise les pesticides qui sont parfois homologués et parfois non homologués. En agriculture biologique, ces pesticides sont remplacés par des bio pesticides qui ne sont que des répulsifs.

Des bienfaits sur la prévention du cancer
Que de bienfaits donc pour cette agriculture. Et ce n’est pas la présidente de l’Association pour la promotion de la consommation bio et la prévention du cancer (APCB-C), Aminata Bara, qui dira le contraire.
Victime d’un cancer, Mme Bara s’est investie corps et âme dans la promotion des produits bio. «Depuis que j’ai changé mes habitudes alimentaires, je me sens beaucoup mieux par rapport à avant».
Ayant donc pris conscience des bienfaits des produits bio sur la prévention du cancer, la présidente de l’APCB-PC a décidé d’apporter sa part de contribution pour sauver des vies.
«Je ne me battais plus pour moi parce que j’étais déjà victime, mais je pensais plutôt à ma famille, à mes enfants, mes amis et je me suis dit que si je pouvais aider mon prochain à éviter ce mal, je me battrai pour cela», affirme- t-elle. Et c’est ainsi qu’elle a axé les activités de son association sur la promotion des produits bio dans les institutions, les écoles, les groupements de femmes, les quartiers reculés…
Des points de vente à Loumbila, Ouaga 2000 et au centre-ville
Ces produits bio, on les retrouve à travers la mise en place d’un marché spécifique pour que le consommateur puisse reconnaître les produits de l’agriculture biologique. Ainsi, chaque samedi, nous avons un point de vente de produits bio à Ouagadougou qui se situe au siège de l’ONG Accra. «On vient de lancer un autre marché à Loumbila chaque dimanche. Mais il y a aussi d’autres marchés à Ouaga 2000 où les produits sont à un prix un peu plus élevé que le prix du conventionnel», explique l’agronome qui soutient que les prix des produits varient en fonction des différentes saisons de l’année.
Limites de l’agriculture bio

Karim Sawadogo, agronome de formation, évoluant dans le domaine de l’agriculture agro-écologique, explique que l’agriculture conventionnelle utilise les pesticides qui sont parfois homologués et parfois non homologués. En agriculture biologique, ces pesticides sont remplacés par des bio pesticides qui ne sont que des répulsifs. (DR)

Les producteurs qui se lancent dans la culture du bio rencontrent des difficultés. En première place, le risque d’un mauvais rendement. La non-utilisation de pesticides et d’intrants chimiques fait que ceux-ci courent, dans les premières années, un risque d’avoir un rendement moins élevé par rapport à ceux qui utilisent les pesticides, car ce n’est qu’à partir de cinq ans en allant que celui qui fait le bio peut rattraper le rendement obtenu dans l’agriculture conventionnel.
De plus, souligne M. Sawadogo, «la gestion de la fertilité des sols et des ravageurs constitue une contrainte fondamentale». Ce qui fait qu’il est difficile de disposer des produits bio à tout moment et en grande quantité pour satisfaire la demande. Aussi, vu que ce phénomène est un peu nouveau au Burkina, le défi actuel pour M. Sawadogo, c’est d’amener les producteurs à comprendre l’enjeu et les conséquences liés à l’utilisation des pesticides et de convaincre les consommateurs à consommer bio, parce que plus il y a la demande, plus cela va amener les producteurs à augmenter la production.

Hannifah SAWADOGO


Les dangers des produits non biologiques sur la conception des enfants

Les produits bio sont naturels et permettent d’éviter de prendre des surplus d’autres produits synthétiques qui peuvent être nuisibles à la santé, selon Docteur Alexis Yobi Sawadogo, gynécologue et maître-assistant au service de gynécologie obstétrique et médecine de la reproduction au CHU de Bogodogo. En matière de reproduction, dit-il, les produits bio ont peu d’impact parce qu’il n’y a pas de produits additifs, donc la reproduction humaine reste sans perturbations.
Par contre, les produits non bio utilisent d’autres produits additionnels qui ont parfois des perturbations endocriniennes qui font qu’il y a des interférences dans la synthèse des hormones de reproduction.
Ce qui peut perturber parfois le cycle de la femme. «Quand il y a une hyper sécrétion d’œstrogènes, ça peut faire des cycles trop longs et quand il y a peu d’œstrogènes, ça peut faire des cycles courts ou irréguliers», a-t-il noté.
Chez l’homme, poursuit Docteur Sawadogo, les pesticides ont également un impact négatif sur la production des spermatozoïdes. Selon ses explications, les pesticides peuvent entraîner chez l’homme, des troubles d’azoospermies (absence de spermatozoïdes dans le sperme éjaculé), ou d’oligospermies (quantité anormalement faible de spermatozoïdes). Ce qui peut retarder ou empêcher la fécondité et jouer sur la conception des enfants. Chez la femme enceinte également, les pesticides, foi de Alexis Sawadogo, peuvent entraîner des malformations sur le fœtus. En plus de cela, indique-t-il, ces produits peuvent provoquer des malformations chez la femme enceinte, surtout dans les premiers trimestres.


L’APCB-C en bref

Créée en décembre 2017, l’Association pour la promotion de la consommation bio et la prévention du cancer (APCB-PC) entend changer les modes de consommation et de production au Burkina Faso pour une meilleure hygiène de vie. Et pour ses membres, la culture du bio n’est pas un effet de mode.
«Il faut accepter que la promotion des OGM expose à des problèmes réels de santé, de production, de gestion de l’environnement», affirment-ils.
Et de dresser deux problèmes majeurs dus à l’utilisation des pesticides. En premier lieu, les OGM créent la dépendance. «Quand on produit et qu’on fait la sélection massale dans les champs, à savoir trier les épis qui ont les bons grains et sélectionner la semence, l’année prochaine, à la première pluie, on prend ces semences pour aller au champ. Mais quand on fait la promotion des OGM, les producteurs deviennent dépendants des multinationales. Il faut accepter la semence venant d’ailleurs avant de commencer la production. S’il arrive un moment où ces multinationales ne donnent pas la semence, on fait comment ? Cela crée véritablement un problème de dépendance qui n’est pas intéressant pour un pays basé essentiellement sur l’agriculture», informe l’association.
L’autre souci, les pesticides utilisés le plus souvent dans l’agriculture, sont destinés à la production du coton. «Le coton ne se consomme pas comme la tomate. Dès qu’on utilise ces pesticides, on expose les consommateurs à un véritable problème. Les pesticides ne sont même pas parfois homologués. Au Burkina, on n’arrive pas souvent à contrôler l’entrée des pesticides. Les producteurs ne savent pas comment les utiliser, ils ne respectent pas ce que nous appelons les périodes de rémanence. Cela veut dire que si on applique un produit aujourd’hui, il y a un délai qu’il faut respecter avant de passer à la consommation». Toute chose qui conforte les membres de l’APCBPC que leur association a vraiment sa raison d’être parce qu’il faut attirer l’attention des consommateurs de ne pas consommer pour consommer.

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RAF

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