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Gouvernance par consensus. Ou manque de leadership au sommet ?

Le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a rencontré les partis politiques de l’opposition et de la majorité le 4 avril 2019. Ces rencontres s’inscrivent dans la dynamique du dialogue politique entre le président du Faso et la classe politique nationale.
Cette fois-ci, le président du Faso recherche le consensus autour des sujets comme l’adoption de la nouvelle Constitution, les élections présidentielle et législatives en 2020, le Code électoral, la lutte contre le terrorisme, les conflits communautaires, etc.

Ces consultations publiques ne cachent-elles pas l’absence d’une vision prospective et d’un cadre programmatique à long terme?
Depuis son arrivée au pouvoir, le président du Faso a régulièrement recherché le consensus autour de certaines questions. En octobre 2017, le gouvernement a organisé le Forum national sur la sécurité (FNS), qui a réuni plus de 600 personnes provenant des structures étatiques et non étatiques œuvrant dans le domaine de la sécurité.
Des recommandations ont été formulées visant à renforcer le système sécuritaire. Mais depuis la tenue de ce forum, la question sécuritaire préoccupe de plus en plus les Burkinabè.
En vue de respecter sa promesse de campagne de doter le Burkina d’une nouvelle Constitution et de passer à la cinquième République, le président du Faso a mis en place, en septembre 2016, une Commission constitutionnelle de 92 membres en vue de rédiger un avant-projet de Constitution.
La Commission a remis l’avant-projet de Constitution qui doit être adopté par un référendum. Les membres de la Commission proviennent des structures étatiques, de la société civile, des syndicats, du monde universitaire, du secteur privé, des médias, des autorités coutumières, traditionnelles et religieuses, du monde rural, etc.
En juin 2018, le gouvernement a organisé la conférence nationale sur le système de rémunération des agents publics suite à une décision du président du Faso. La conférence a réuni toutes les composantes des forces vives de la nation. Des recommandations de la conférence, on peut retenir l’adoption d’une loi organique portant principes fondamentaux applicables à tous les agents publics, l’harmonisation de la grille indiciaire et le relèvement des bas salaires, etc.
Face à l’effervescence sur le front social autour des questions des rémunérations, le gouvernement a opérationnalisé le Haut Conseil du dialogue social qui a pour mission de promouvoir le dialogue social et de prévenir les conflits sociaux à caractère national relevant du monde du travail. Il s’agit d’un organe tripartite composé du gouvernement, des représentants des employeurs et des travailleurs.
Les exemples sont légion et montrent que le président attache du prix au dialogue et à la concertation en vue d’aboutir à un consensus. Un consensus qui permet d’avancer ensemble de manière harmonieuse. La recherche du consensus est source de bonne gouvernance parce qu’elle offre l’opportunité à tous de s’exprimer et de participer à tracer les grandes orientations du pays.

Les limites de cette option
Aucun des cas cités plus haut n’a requis le consensus total de tous les acteurs de la vie nationale à telle enseigne que la mise en œuvre rencontre des difficultés.
Elle pose la question du rôle et de la place de certains acteurs dans une démocratie. Ils risquent de perdre ainsi leur légitimité.
En effet, si l’on considère que le président est élu sur la base d’un programme politique, que viennent chercher les avis des partis politiques de l’opposition dans la gouvernance du pays ?
Ces larges consultations remettent donc en cause la place des partis et des programmes politiques.
A moins qu’elles ne dénotent d’une absence programmatique, d’un déficit des programmes politiques qui ne sont que des annonces sans base soutenue, obligeant le président du Faso à recourir aux forces vives pour avoir des propositions concrètes.
L’on assiste de plus en plus à une absence d’initiative et de responsabilisation dans toutes les sphères de la vie nationale. A cela s’ajoutent des divergences accentuées entre l’Exécutif et le parti au pouvoir sur des questions d’intérêt national. Il est incompréhensible que l’Exécutif n’arrive pas à mettre en œuvre ce que les larges consultations ont produit comme résultats. Il est aussi inadmissible que l’Exécutif montre une certaine réticence face aux recommandations de la majorité présidentielle. Le président n’a plus le choix que d’ouvrir, à chaque fois, de larges consultations et on tourne en rond.
Mais c’est le déficit de leadership au sommet de l’Etat qui explique cette situation. Un déficit qui se manifeste par un manque de fermeté dans la prise de décision afin de canaliser tous les efforts vers un seul objectif. Par conséquent, la gestion du pays se résume à la résolution des problèmes au cas par cas.
Le terrorisme n’a-t-il pas fait des victimes avant que le gouvernement bouge. Ce même gouvernement ne sait pas où donner de la tête face à l’ébullition du front social. C’est ce que l’on qualifie de crise de leadership au sommet, parce que le président du Faso recherche un consensus qui n’en est pas toujours et qui le pousse à l’inaction, le temps de mettre tout le monde d’accord. Cela frise l’indécision et quand on décide d’agir, le timing n’est plus bon.

Joël BOUDA


La méthode Kaboré  en question

Pour consulter, le président consulte. C’est une très bonne chose. Garant de la cohésion et de la stabilité nationale, il veille à ce que toutes les voix soient entendues quand il s’agit de sujet à caractère national avant de passer aux actes. Mais en homme politique qu’il est, il est bien placé pour savoir que le consensus n’est jamais parfait et dans certains cas, au nom de l’intérêt général, tout risque calculé, il faut passer à l’action.
Lui, a un mandat à tenir, un programme à réaliser. Il le sait pourtant. Peut-être que les larges consultations constituent un socle qui lui permet de résister à l’adversité. Mais le pays veut avancer et vite.o

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RAF

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