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Farhat Bouazza, ancien Ambassadeur du Maroc  «Je resterai toujours un grand ami du peuple burkinabè»

Une forte émotion régnait le 2 juillet 2019 dans la villa du ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso. Et pour cause, le pays devait se séparer d’un de ses «grands» amis. Il s’agit de l’Ambassadeur du Maroc au Burkina Faso, Farhat Bouazza, également doyen des Ambassadeurs et missions diplomatiques, en fin de mission. Admis à la retraite après 42 ans de service pour son pays, Farhat Bouazza, de par ses qualités humaines, de diplomate et de leadership, a œuvré à la signature d’une vingtaine d’accords de coopération couvrant de multiples domaines, dont la santé, l’énergie, etc. entre les deux pays. Au nom de tous ces acquis engrangés, il a été élevé au rang d’Officier de l’Ordre de l’Etalon. « Je m’en vais mais je resterais toujours un grand ami du peuple burkinabè », a laissé entendre le diplomate. En marge de cette soirée, il a bien voulu revenir dans ces lignes qui suivent sur l’état de coopération bilatérale entre les deux pays. Lisez-plutôt !

L’Economiste du Faso : Après 8 ans passés au Burkina Faso en tant qu’Ambassadeur du Maroc, vous vous apprêtiez à quitter ce pays que vous chérissez, en ces instants précis, dites-nous comment se porte l’axe Rabat-Ouagadougou ?
Excellence Farhat Bouazza : L’axe Rabat-Ouagadougou se porte à merveille. Quand j’étais arrivé au Burkina Faso en 2011, il y avait déjà de très bonnes relations entre les deux gouvernements. Cela s’est poursuivi sous la Transition qu’a connue votre pays en qualité et en volonté de densifier cette relation. Sous la Transition, nous avons signé même des conventions. Durant cette période, de nombreux ministres et même le Premier ministre à l’époque, Yacouba Isaac Zida, ont effectué des visites d’amitié et de travail au Maroc. Et depuis les élections démocratiques, ouvertes et transparentes de novembre 2015 gagnées par l’actuel président du Faso, Son Excellence Roch Marc Christian Kaboré, l’axe Rabat-Ouagadougou se porte davantage bien.

Quel bilan faites-vous de votre mission durant les 8 ans que vous avez passés ici au Burkina Faso ?
Mes 8 ans au poste d’Ambassadeur du Maroc au Burkina Faso ont été marqués par de nombreux acquis. On peut citer, entre autres, l’augmentation des bourses d’étudiants qui sont passées de 30 à 100. La multitude d’accords bilatéraux signés, plus d’une vingtaine d’accords et de protocoles ont également été signés, sans oublier les investissements qui ont quadruplé depuis mon arrivée sur le sol burkinabè. Certes, je n’en suis pas personnellement responsable, disons que sous mon mandat, il y a eu une dynamique, une impulsion et cela donne un bilan positif.

Quel est l’état des relations économiques entre les deux pays ?
A ce niveau aussi, on a doublé le volume des échanges commerciaux, même si cela reste encore à accroître pour la simple raison que les deux pays ont tout pour que cela soit ainsi. J’en veux pour preuve, la ligne directe aérienne et les ports maritimes qui se trouvent au Sud du Burkina Faso qui facilitent les déplacements. Nous avons un cadre juridique étoffé et surtout nous avons la présence d’institutions financières au Maroc et au Burkina Faso, ce qui devrait faciliter les flux commerciaux.

A propos du volume des échanges commerciaux, quels sont les chiffres à ce niveau ?
Avant, on se situait entre 27 et 28 millions de dollars, aujourd’hui, nous en sommes à 42 millions de dollars. Pour ce qui est des investissements, on peut les estimer à 400 millions de dollars.

Quelques noms des entreprises marocaines au Burkina Faso ?
Nous avons trois institutions financières, à savoir : La Banque Atlantique ; la BOA et CBAO. Nous pouvons aussi citer des entreprises à capitaux marocains : Onatel, L’Economiste du Faso, CIMAF dont la deuxième unité sera ouverte dans trois mois à Bobo-Dioulasso, avec une capacité de production de 500.000 tonnes chacune.

Qu’en est-il de la coopération religieuse ?
Cette coopération a été lancée en 2012, lors de la dernière commission mixte qui s’était tenue à Ouagadougou. A cette occasion, on avait signé une convention mais dans sa mise en œuvre, elle a rencontré des difficultés compte tenu de la laïcité du Burkina Faso. Mais entretemps, est intervenu un facteur nouveau au Maroc avec la création de la Fondation Mohamed VI des Oulemas africains, d’une part, et d’autre part, de l’institut de formation des Morchidines et Morchidants.
Celui-ci a bénéficié des demandes de formation de la part des musulmans burkinabè. En plus de cela, nous avons créé la section de la Fondation Mohamed VI des Oulemas africains qui devrait débuter incessamment ses activités. La coopération religieuse est sur de bons rails.
Vous quittez le Burkina Faso au moment où le pays traverse l’une de ses pires crises sécuritaires, avec les attaques terroristes et les conflits communautaires.

Quel message à l’endroit du peuple burkinabè qui fait face à ces dures épreuves de son histoire ?
Quand je suis arrivé en 2011, j’avais trouvé un Burkina Faso serein, un pays où il n’y avait pas de conflits ethniques, pas d’attaques terroristes, des Burkinabè très ouverts et très tolérants. J’espère et je souhaite de tout cœur pour un peuple que j’ai beaucoup appris à aimer que cela se poursuive et que les Burkinabè puissent retrouver cette volonté de vivre ensemble et que l’amour et l’amitié entre les habitants du même pays puissent maintenir cette flamme.

Propos recueillis par Ambèternifa Crépin SOMDA


La reconnaissance de Alpha Barry à Son Excellence Farhat Bouazza

«Nous sommes là pour dire au revoir à notre frère et ami, Son Excellence Farhat Bouazza, durant les 8 années, les relations bilatérales entre nos deux pays ont connu une amélioration qualitative sous votre direction. Vous avez consolidé et élargi les relations entre le Burkina Faso et le Royaume du Maroc. Depuis 2012, vous vous êtes engagé aux côtés des Burkinabè et vos actions effectives de coopération ont touché la quasi-totalité des secteurs de la vie économique et sociale. Les relations entre le Royaume chérifien et le Burkina Faso remontent en 1965, elles se sont renforcées en 1989, après la signature à Ouagadougou, de l’accord-cadre de coopération entre les deux pays. Aujourd’hui, les relations d’amitié et de coopération se portent à merveille et se sont davantage renforcées sous votre mandat. Votre passage au Burkina Faso restera à jamais marqué dans l’esprit du peuple burkinabè. Le gouvernement burkinabè éprouve un sentiment de satisfaction pour la manière avec laquelle vous avez approfondi les relations entre nos deux pays. Le Maroc est et demeure à jamais un partenaire privilégié du Burkina Faso».
Dans un discours improvisé, bref et plein d’émotions, le néo-retraité, Farhat Bouazza, a simplement laissé ce message : «J’ai passé une des périodes les plus exaltantes de ma vie de diplomate. Et pour cela, je ne remercierai jamais assez le Burkina Faso».

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