Après l’acquisition d’un véhicule, vient la phase de son entretien. En la matière, il n’est pas toujours évident de trouver la bonne adresse. L’Economiste du Faso est allé à la quête de conseils pratiques chez Eliahou Haroun Sanou, responsable technique et commercial d’ARTI Sarl, une entreprise de fourniture et de distribution de pièces détachées auto et industrielles installée au centre-ville de Ouagadougou depuis près de 40 ans. Avec lui, il est question de l’entretien des véhicules et des critères pour choisir un garagiste.
L’Economiste du Faso : Quel doit être l’entretien d’un véhicule selon le carburant utilisé, pour le garder en état pendant longtemps ?
Eliahou Haroun Sanou, responsable technique et commercial d’ARTI Sarl : Pour les véhicules à essence, il faut généralement changer le filtre à huile, le filtre à air et faire la vidange. Pour les petites voitures, comme le Burkina est un pays poussiéreux, il faut en moyenne faire souffler le filtre à air chaque semaine et le changer complètement à un moment donné. A cela s’ajoute l’entretien du filtre du climatiseur. Nous avons très souvent des problèmes de suspension à cause du mauvais état de nos routes et à la mauvaise qualité des pièces auto. Il faut changer les pièces de suspension après chaque période d’hivernage (les amortisseurs, les plaquettes de frein…).
Pour le véhicule diésel, c’est le même principe. Il faut changer le filtre à huile, le filtre à air, le filtre au diesel. Généralement, c’est la même fréquence que celle du véhicule à essence. Il y a plusieurs types d’huiles à moteur comme, par exemple, des huiles de 7.000 km, 9.000 km ou 10.000 km. Il est conseillé de faire la vidange chaque quatre (4) mois pour ceux qui prennent, par exemple, l’huile de 9.000 km. Si on roule beaucoup, on ne doit pas attendre les quatre (04) mois. Pour les hybrides, c’est généralement des véhicules à essence, donc c’est le même principe d’entretien que celui d’un véhicule à essence.
Quel type d’huile convient-il pour les vidanges des différents moteurs ?
En ce qui concerne le choix des huiles de vidange, il y a des caractéristiques demandées par le constructeur de la voiture. Le concessionnaire recommande dans la notice, le type d’huile qu’il faut pour sa voiture. Cependant, les réalités ne sont pas les mêmes, car ces types d’huiles sont destinés aux véhicules fabriqués pour les pays froids. Les normes ne sont donc pas valables pour le Burkina Faso qui est un pays tropical. Ce n’est pas mauvais de suivre les consignes du constructeur, mais ça ne fait rien au moteur si on ne le fait pas non plus. Les huiles ont des spécificités. Elles peuvent être visqueuses, lourdes ou légères. Les huiles plus légères sont conseillées pour des véhicules récents. Le type d’huile de vidange dépend du type de moteur, que ce soit un moteur de groupe électrogène, un moteur de véhicule diesel ou d’essence. En réalité, c’est juste une question de la qualité d’huile. Si ton véhicule demande du « Quartz 9.000 », il faut rester le plus près possible de cette qualité d’huile. A défaut de cela, tu peux prendre du « Quartz 7.000 ». Il y a des véhicules qui demandent des huiles qui ne se trouvent même pas sur le marché au Burkina. La différence du prix des huiles est due à la qualité et au nombre de kilomètres qu’on peut rouler avec.
Pour ce qui est des pièces de rechange, certains n’hésitent pas à dire que les pièces d’occasion ou communément appelées « France au revoir » valent mieux que les neuves…
C’est ce que beaucoup de gens racontent, mais c’est parce qu’ils ont l’habitude de prendre des pièces neuves de mauvaise qualité. Une ancienne pièce ne peut pas être meilleure qu’une nouvelle pièce. Ce n’est pas logique. Dans le jargon, on aime dire que « la pièce est chinoise ». Cela ne veut pas dire que la pièce chinoise est de mauvaise qualité. Les Chinois fabriquent tout, que ce soient les pièces de qualité supérieure ou de moyenne qualité. Comme la main d’œuvre chinoise ne coûte pas cher, les entreprises produisent les pièces en Chine aux normes de qualité européenne. Une pièce fabriquée en Chine pour le marché nigérian n’a pas la même qualité que celle produite pour le marché européen.
Si on a confiance au mécanicien, on peut lui laisser le soin d’acheter les pièces de rechange de son véhicule lui-même. Au cas contraire, il serait mieux de les acheter soi-même.
Justement, à quel mécanicien ou garagiste peut-on faire confiance ?
Tous les garagistes sont bons et mauvais. Le souci est qu’ils accumulent parfois le travail. Même s’ils sont débordés, ils acceptent tous les travaux. Ces travaux sont pour la plupart confiés à des apprentis moins qualifiés.
Faire le garage est comme un travail scientifique. Il faut diagnostiquer le problème du véhicule avant de le réparer. A force de chercher l’argent, nos garagistes ne respectent pas souvent cela.
Parfois, le garagiste peut prendre la réparation d’un client au sérieux parce que son garage a été recommandé au client par une personne qu’il ne doit pas décevoir.
Martin SAMA