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Dette publique: en hausse de 18% entre 2021 et 2022

• Elle représente 59,3% de la richesse du Burkina Faso

• Contre un seuil fixé à 70% par la CEDEAO

• Déficits budgétaires et emprunts onéreux en cause

L’encours de la dette publique du Burkina Faso est estimé à 7.095,6 milliards FCFA à fin décembre 2022, soit une hausse de 18,29% à la même période, en 2021. Ces chiffres ont été rapportés dans le compte rendu du Conseil des ministres du 25 janvier 2023.

Ecrit ainsi, il est difficile de mesurer le taux d’endettement du pays. Pour ce faire, on rapporte cette dette publique au PIB. Pour le cas du Burkina Faso et selon les données de la Banque mondiale, la dette publique en 2022 représente 59,3% de la richesse du pays. Rapporté à la population, c’est une dette d’environ 350.000 FCFA par habitant à payer. A noter que le PIB par habitant du pays en 2021 était de 463.602 FCFA.

Déficits budgétaires et emprunts onéreux en cause

Des données qui montrent que la dette publique a augmenté ces dernières années et que la tendance à la baisse n’est pas pour tout de suite. Déficits budgétaires élevés et emprunts intérieurs de plus en plus onéreux en sont les premières causes.

Le déficit budgétaire est le solde négatif du budget de l’État. Il y a déficit lorsque les dépenses excèdent les recettes prévues pour une année. En 2022, le déficit du Burkina s’élevait à 570 milliards FCFA, contre 604,7 milliards pour 2023, soit une dégradation de 34,6 milliards FCFA.

Ce déficit est prévu « être couvert par les ressources de trésorerie, notamment, les emprunts programmes et les emprunts obligataires », a affirmé Aboubakar Nacanabo, ministre de l’Economie et des Finances, lors de la validation du budget de l’Etat, exercice 2023, à l’Assemblée législative de transition, le 24 décembre 2022.

En ce qui concerne les emprunts obligataires, le Burkina Faso utilise principalement deux instruments, à savoir : les Bons assimilables du Trésor (BAT) et les Obligations assimilables du Trésor (OAT). Le service de ces dettes (montants à payer par l’emprunteur) lui aussi connait une hausse. De 389,1 milliards FCFA en 2020, il est passé à 620,2 en 2021. Et pour les 3 premiers trimestres de 2022, le service de la dette était de 581 milliards FCFA.

Le seuil déterminé de la CEDEAO est de 70% du PIB

Cette hausse est-elle inquiétante ? Y a-t-il un seuil d’endettement au-dessus duquel la dette du gouvernement entraine des effets négatifs sur la croissance économique ? Le seuil déterminé au niveau de la CEDEAO est fixé à 70% du PIB.

Ainsi, malgré l’augmentation de sa dette publique, la capacité du Burkina Faso à rembourser reste suffisante. De plus, en matière de gestion de la dette publique, la mise en œuvre de la Stratégie de gestion de la dette à moyen terme (SDMT) 2019-2021 a permis de maintenir le risque de surendettement à un niveau modéré. L’objectif de la gestion de la dette publique au Burkina Faso demeure la satisfaction des besoins de financement de l’Etat tout en lui permettant de faire face à ses obligations de paiement au moindre coût possible, en maintenant les risques à un niveau satisfaisant et en réalisant les autres objectifs des autorités, notamment, le développement des marchés financiers.

Les prévisions de la Cellule technique d’endettement dépassées

Pour ce faire, le gouvernement a mis en place une stratégie de gestion de la dette à moyen terme dont la mise en œuvre, à partir de 2020, va permettre de maintenir le risque de surendettement du pays à un niveau modéré. Outre le maintien du recours aux ressources concessionnelles, le Burkina Faso, conformément à sa stratégie 2020-2022, envisage de recourir également aux ressources moins concessionnelles pour, d’une part, faire face aux difficultés de mobilisation de ressources concessionnelles et au poids de plus en plus élevé de la dette intérieure et, d’autre part, procéder à un reprofilage de la dette intérieure dans le sens d’améliorer la maturité moyenne du portefeuille de la dette.

Dans ses projections de la situation de la dette publique, la Cellule technique d’endettement avait annoncé que l’encours de la dette augmenterait quelle que soit la stratégie adoptée. La structure de la dette, prévue à l’horizon 2024, est déjà atteinte. Avec en prime, un ratio dette publique/PIB plus élevé que prévu. Toute chose qui va impacter le profil de remboursement prévu dans la stratégie de gestion de la dette.

Notons que l’objectif de cette stratégie était de permettre au Burkina Faso de pourvoir au financement des investissements pour booster son développement économique et social. Sa principale cible reste la maîtrise des risques d’endettement, notamment, en rallongeant la maturité moyenne du portefeuille de la dette et en contenant le taux d’endettement public dans des proportions acceptables. Le rallongement de la maturité du portefeuille de la dette devait se faire à travers un emprunt extérieur non concessionnel en euro pour procéder à un reprofilage de la dette intérieure.

Malheureusement, cet emprunt n’a pu se faire. Et le dernier trimestre de l’année, le pays n’a pas sollicité le marché financier régional. Aucune émission n’avait été faite après celle du 14 septembre. Il a fallu attendre le 15 février pour que le pays lève 29,9 milliards FCFA.

Et malgré tout, le calendrier des tombées doit être respecté. Il s’agit de l’échéancier de paiement pour les emprunts sur le marché financier.

Pour le premier trimestre 2023, le Burkina doit plus de 118,37 milliards FCFA, dont 28,36 milliards en mars prochain. Jusque-là, le pays tient bon. Il paye ses crédits et n’est pas en défaut de paiement. C’est le défi permanent des gestionnaires de cette dette publique.

NK

 

Encadré

Glossaire

Dette : Montant, à une date donnée, de l’encours des engagements courants, effectifs qui comportent l’obligation pour le débiteur de rembourser le principal et/ou verser des intérêts, à un ou plusieurs moments futurs, et qui sont dus à des résidents d’une économie par des personnes ou entité de la même économie et/ou d’autres économies.

Dette extérieure : Montant, à une date donnée, de l’encours des engagements courants, effectifs qui comportent l’obligation pour le débiteur de rembourser le principal et/ou verser des intérêts, à un ou plusieurs moments futurs, et qui sont dus à des résidents d’une économie par d’autres résidents.

Dette publique : Dette résultant d’emprunts contractés par l’Etat ou ses démembrements auprès d’entités résidentes et/ou non Montant, à une date donnée, de l’encours de la dette intérieure et extérieure contractée et garantie par l’administration centrale. A ce jour, les collectivités territoriales et les structures extrabudgétaires (le cas échéant) n’ont pas eu recours à l’emprunt direct. Les autres dettes de l’Etat, telles que les dépôts des entités publiques et le passif actuariel des caisses de sécurité sociale et système de pension, ne sont pas prises en compte.

(Source : Bulletin statistique de la dette, Ministère de l’Économie, des Finances et de la Prospective, Direction générale du Trésor et de la Comptabilité publique)

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RAF

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