Société-Culture

Etalons : Des exigences pour le nouvel entraineur

C’est le 24 février 2015 que le technicien franco-allemand, Gernot Rohr, a été recruté pour conduire les Etalons du Burkina vers les phases finales de la CAN Gabon 2017. Il n’aura fait que 10 mois avec l’équipe fanion du Burkina, puisqu’à partir du 31 décembre 2015, il ne sera plus aux commandes des Etalons. Le divorce (à l’amiable) est désormais consommé entre la Fédération burkinabè de football (FBF) et son employé. Un court séjour au pays des Hommes intègres après avoir démissionné du Mena du Niger.

Comme au Niger, Gernot Rohr n’a pas gagné beaucoup de matches depuis son arrivée : défaites en amical face au Cameroun (3-2) le 6 juin 2015, lors de la 2e journée des éliminatoires de la CAN 2017 devant le Botswana (1-0) le 5 septembre 2015 et en amical, journée FIFA contre le Mali (4-1) le 9 octobre dernier.
Une victoire le 13 juin 2015 au stade du 4-Août face aux Îles Comores comptant pour la première journée des éliminatoires de la CAN 2017 avait suscité des espoirs. La 2e victoire au Maroc, en amical en mars 2014 (1-0) est à mettre à l’actif de son adjoint, Brama Traoré, puisque Gernot lui-même, qui venait d’arriver, avait subtilement reconnu que pour cette sortie à Rabat contre les locaux du Maroc, il avait laissé le soin à Brama Traoré d’opérer la sélection et de conduire l’équipe.
Le 12 novembre dernier, en match aller des préliminaires de la Coupe du monde Russie 2018, Rohr et son groupe rentraient de Cotonou avec une défaite (1-2) avant de rattraper leur retard et de se qualifier le 17 novembre dernier pour les phases de groupe du Mondial face aux Ecureuils du Bénin (2-0).
Cette victoire qualificative aurait pu sauver le poste de Gernot Rohr, mais l’ambiance était déjà tendue et sur le terrain et dans les vestiaires. On se souvient du clash entre Alain Traoré et lui au cours du match du 17 novembre où le comportement du joueur a été jugé condamnable par le public sportif, témoin de la scène.
Mais Gernot avait dédramatisé le problème: «Je n’ai aucun problème avec Alain. Je l’aime bien. On est là pour l’aider, pour lui faire retrouver le bon chemin, sur la voie d’un bon retour d’un joueur professionnel qui joue dans son club. Je comprends parfois sa déception quand il n’est pas aligné dans le onze type. Je le comprends parce que moi aussi j’ai été un joueur et cette réaction peut arriver. Ce n’était plus le moment, une fois qu’il n’était pas tellement motivé, de le faire entrer dans ce match. C’est tout ce qu’il y a eu. Il n’y a pas d’histoires. On a besoin de Alain Traoré parce que c’est un grand joueur. On attend qu’il soit, dans son club, capable de retrouver le rythme. Nous ne pouvions pas aligner trop de joueurs sans compétition. Il y en a déjà un à côté de moi (ndlr Bakary Koné) qui a été aligné, mais qui a justifié aujourd’hui largement sa titularisation».
Face à certains faits, la FBF avait souhaité la séparation à l’amiable. C’est ce à quoi s’est soumis Gernot Rohr. C’était prévisible: la FBF ne souhaitait apparemment pas prendre le risque de garder Rohr jusqu’en mars prochain. Rohr lui-même avait aussi des doutes sur son équipe lorsqu’il déclarait: «Elle manque encore de confiance. Mon banc de touche, si vous le regardez bien, est composé de beaucoup de joueurs qui ne jouent pas dans leurs clubs. Nous ne pouvions pas aligner trop de joueurs sans compétition».
Gernot est également convaincu d’une chose: «Ce qui compte dans une équipe, c’est la qualification, mais aussi une discipline, une rigueur, un état d’esprit, une cohésion de groupe». Les Etalons ne semblent pas être dans cet état d’esprit lorsque l’on ressasse le comportement de Alain Traoré et certaines arrivées tardives souvent sans explication lors de certains regroupements que des joueurs comme Aristide Bancé avaient dénoncées dans une interview. Avant de partir, Gernot Rohr est tout reconnaissant: «Je n’aurai pas le temps de saluer tous mes amis Burkinabè avant mon départ. En tout cas, je garderai un bon souvenir de mon séjour au pays des Hommes intègres». Rohr est donc définitivement parti, après cette rupture de contrat à l’amiable. Les Etalons doivent poursuivre leur aventure avec sérénité.

Joël BOUDA


 

Bannir la «starmania»

Gernot Rohr est parti et il faut maintenant chercher le bon cheval qui sera à même de conduire le groupe dès la reprise des éliminatoires en mars prochain. Les candidatures ne manqueront pas de défiler sur le bureau de la Fédération burkinabè de football. On attend donc de connaître le successeur du Franco-allemand.
En attendant, le groupe Etalon, pour espérer aller loin, doit cultiver plus de cohésion et de discipline. Le prochain coach devra mettre la rigueur, le talent et la compétitivité au premier plan de ses critères de sélection et ranger dans les placards la «starmania» de certains joueurs, qui peut polluer l’atmosphère du groupe Etalon. Seul l’intérêt du groupe et du pays doit prévaloir.

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