Bientôt le mois de ramadan. Et comme chaque année, la crainte du consommateur grandit face à une possible hausse des prix de certains produits alimentaires comme l’huile, le sucre et le lait. Pour éviter cette spéculation sur les prix qui n’a pas toujours sa raison d’être, le ministère du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat (MCIA), à travers la Direction générale du contrôle économique et de la répression des fraudes (DGCRF) et l’Agence burkinabè de la normalisation, de la métrologie et de la qualité (ABNORM), a lancé le 25 mai dernier une mission de contrôle des prix sur le marché. Cette mission va s’étendre jusqu’au 6 juillet prochain et consiste à vérifier les prix des produits alimentaires et leur qualité à travers les dates de péremption. Cette procédure est l’une des prérogatives de la DGCRF qui, cette année, a décidé de s’y prendre tôt, comme l’explique son directeur général, Abdoulaye Coulibaly: «Dans le cadre de nos contrôles de routine, nous procédons à des inspections au cours du mois de ramadan. Nous allons donc vérifier les prix sur le marché, d’autant plus que des réductions de prix ont été décidées par le cadre de concertation tripartite. Nous essayons de voir comment les commerçants se comportent sur le marché. Nous vérifierons donc les prix du riz, du lait, du savon et bien d’autres afin d’éviter les spéculations possibles le mois de ramadan».
Les détaillants, les demi-grossistes et les grossistes, tous seront soumis au contrôle des prix. L’équipe que nous avons suivie a parcouru la zone de Tanghin pour son inspection. D’une boutique à une autre, les prix varient. Selon Batié Bamouni, responsable de l’opération de contrôle, cette situation pourrait s’expliquer par le prix d’achat des marchandises. Toutefois, il existe une marge fixée qui ne devrait être en aucun cas dépassée. Après les contrôles des prix, les responsables des boutiques sont tenus dans un délai de 24 heures de se présenter à la DGCRF avec leurs reçus d’achat des produits afin de permettre des vérifications. Selon les responsables de la DGCRF, tout commerçant ne respectant pas les marges de prix sera sanctionné d’une amende. Les produits périmés seront immédiatement retirés du marché. Ce contrôle de la DGCRF n’est pas la première du genre. Chaque année à la même période, une équipe inspecte les différentes boutiques et les marchés du pays. Ce qui n’empêche toutefois pas une spéculation sur les prix des denrées alimentaires comme le sucre et le lait.
La crainte des consommateurs demeure chaque année en cette période, malgré les assurances de la DGCRF de sévir en cas de malversations sur les prix. En ce qui concerne le nouveau tarif des produits de grande consommation décidé par le comité tripartite, force est de constater qu’il n’est pas encore appliqué. Selon les explications d’un agent de la DGCRF, la décision n’est pas encore accompagnée d’un décret de mise en place effective de cette décision. Des négociations sont en cours pour arriver à ce stade. Mais à quand ce décret ? C’est donc la peur au ventre que les consommateurs entreront dans la période de ramadan, comme l’explique Adama Silué: «Ce type de contrôle devrait nous rassurer quant au maintien des prix des produits de grande consommation en l’état pendant la période de ramadan, mais c’est le contraire. Force est de constater que malgré les contrôles, la spéculation sur les prix est réelle en cette période. Comment cela est-il possible, nous ne saurions l’expliquer.
Mais il faudra que l’Etat prenne des mesures fermes afin que cette année ne soit pas comme les autres. Je pense que les sanctions infligées aux fraudeurs ne sont pas assez lourdes. C’est pourquoi cela continue. Il faudra fermer pour quelque temps les boutiques qui ne sont pas dans les règles afin que les autres en tirent les conséquences». Pour l’instant, les musulmans du Burkina Faso se préparent à entrer dans le mois saint de ramadan et espèrent qu’il n’y aura pas cette année des hausses de prix.
Germaine BIRBA
La DGCRF rassure
La vérification des prix par la DGCRF concerne essentiellement les produits alimentaires comme le lait, le sucre, la farine de froment, le riz, l’huile. Les dates de péremption sont aussi passées au peigne fin.
Dans les différentes boutiques visitées, les prix n’étaient pas toujours identiques et cela s’expliquerait par plusieurs facteurs que sont le prix d’achat, le cadre, etc. Le contrôle des prix va durer plus d’un mois afin que les consommateurs n’aient pas à subir une hausse des prix dans la période de ramadan.
Très prochainement, les décisions de la commission tripartite devraient être appliquées pour le bonheur des consommateurs.