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Réduction de la pauvreté au Burkina Faso : Paul Kaba Thiéba explique le PNDES à Dori

 

Le Burkina Faso souffre d’une maladie chronique depuis l’indépendance : la pauvreté. Pour le soigner et le sortir définitivement de ce mal pernicieux, Dr Paul Kaba Thiéba prescrit le Programme national de développement économique et social (PNDES). Ce remède qui a une durée de vie de 5 ans (2016-2020) a été expliqué aux forces vives de la région du Sahel, le jeudi 27 octobre 2016, à Dori.
A ces fils et filles, le «médecin» Thiéba a fait un diagnostic sans complaisance du malade qu’est le Burkina Faso. Les différents programmes ou plans de développement, tels que le CSLP, le PAS, la SCADD, n’ont jamais dépassé une croissance de 6%. Toute chose, d’après lui, qui n’a pas fait reculer la pauvreté et les inégalités sociales. Avec un tel PIB, 40% de la population gagnent moins de 154.000 FCFA/an, soit 13.000 FCFA/mois. Ces indicateurs affectent l’IDH du Burkina Faso, c’est ainsi que sur 188 pays classés, le pays des Hommes intègres occupe la 183e place. Toujours dans son diagnostic, il ressort que des contraintes sérieuses handicapent le développement du Burkina Faso. Parmi ces facteurs, il y a l’électricité, l’eau, le téléphone, les agrégats dans le domaine de la construction, l’accès à l’internet… qui coûtent très cher; pire, sont les plus chers de l’espace UEMOA. A titre d’exemple, il souligne que le Burkina Faso achète le kWh à 62 FCFA à la Côte d’Ivoire et revend le même kWh aux Burkinabè à 156 FCFA. La tonne de ciment que les Burkinabè achètent à 120.000 FCFA, leurs frères du Sénégal l’achètent à 42.000 FCFA. Les infrastructures routières laissent à désirer, selon Dr Thiéba. Il mentionne qu’il y a un manque criard de bitume pour faciliter la commercialisation des produits agricoles. Il révèle aussi que le fait que Burkina Faso soit à 1.000 km de la mer est un handicap sérieux. Il y a aussi que le secteur agro-sylvo-pastoral qui occupe 80% de la population burkinabè n’est pas productif et compétitif.
Face à tous ces maux, le PNDES qui comprend trois phases essentielles : la bonne gouvernance politique, le renforcement du capital humain et la transformation structurelle de l’économie. Sur le premier volet, le gouvernement entend faire de la séparation des pouvoirs et de l’indépendance de la justice des réalités, accorder plus de liberté à la presse et faire de la lutte contre la corruption qui gangrène l’économie burkinabè une priorité. Sur le deuxième axe, le gouvernement Thiéba veut des Burkinabè en bonne santé et bien formés. Des formations sanitaires seront construites et équipées des dernières technologies. Le personnel soignant sera renforcé en nombre et en qualité. Les 3.525 classes sous paillotes seront d’ici la fin du mandat remplacées par des bâtiments, des nouvelles universités et des lycées techniques verront le jour pour, dit-il, former «l’élite de demain ». Un accent particulier sera également mis sur la formation qualifiante des jeunes. A ces derniers et aux femmes, le gouvernement offre 50.000 emplois par an.Le financement des projets porteurs sera renforcé pour soutenir l’entrepreneuriat privé.
Pour M. Thiéba, l’agriculture et l’élevage constituent des secteurs viviers d’emplois pour peu qu’on s’y intéresse. Au regard de ce fait, le gouvernement Thiéba compte intensifier l’agriculture et l’élevage en dotant les acteurs de semences améliorées, d’intrants agricoles performants et d’engrais (une usine de phosphate sera construite à Fada N’Gourma). Les jeunes qui le souhaitent seront formés aux nouvelles techniques agricoles pour devenir des agro-bussinessmen.

Rachel DABIRE


Une croissance de 8% d’ici à 2020

Mais comment financer ce plan ambitieux qui va coûter 15.400 milliards de FCFA dont 8.400 milliards de FCFA d’investissements ? Pour Dr Thiéba, pas de panique, il suffit d’aller chercher l’argent là où il faut. Et pour cela, pas besoin d’aller très loin, le gouvernement va recourir aux financements internes et externes. C’est ainsi que les Burkinabè financeront leur PNDES à plus de 64%. Le reste des ressources sera récolté à la table ronde des bailleurs de fonds de Paris, les 7 et 8 décembre 2016. L’ambition à terme est de réduire la pauvreté et d’augmenter la croissance à 8% d’ici à 2020.

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