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L’Afrique est-elle prête pour la démocratie ?

L’Afrique de l’Ouest est devenue le théâtre des coups d’Etat. Un coup d’Etat est une interruption forcée de l’ordre constitutionnel par des militaires. Le Mali par deux fois, la Guinée et dernièrement le Burkina Faso qui ont connu ces situations ont un point commun. Dans ces pays respectifs, on a assisté à des grandes manifestations de joie et de soutien aux militaires. Au-delà de ces trois pays, des appels à coup d’Etat sont audibles dans d’autres pays de la sous-région. La Guinée Bissau a déjoué un coup d’Etat le 1er février 2022. Pourquoi cette propension à des interruptions volontaires de la démocratie après des élections où les présidents sont bien plébiscités ?
Si les coups d’Etat du Mali et de la Guinée sont survenus après des crises électorales, ceux du Burkina Faso et de la Guinée Bissau trouvent leur origine ailleurs.
Le Mali a connu un premier coup d’Etat le 18 août 2020, qui a renversé le président démocratiquement élu, Ibrahim Boubacar Keïta, au second tour avec 67,2 % des suffrages pour un second mandat. Un deuxième coup d’Etat interviendra le 25 mai 2021.
Cette réélection d’Ibrahim Boubacar Keïta a été vivement contestée par les partis de l’opposition politique. Elle est intervenue dans un contexte d’insécurité où plusieurs personnes militaires et civiles ont été tuées par des groupes terroristes.
Elle est intervenue après la publication d’un rapport par les Nations unies qui met en cause la responsabilité de certains hauts gradés de l’armée dans le massacre de 49 militaires au centre du Mali. En réaction à tous ces manquements, Ibrahim Boubacar Keita a procédé à des réaménagements dans l’appareil sécuritaire, dont le limogeage du chef de la sécurité présidentielle.
Le coup d’Etat contre Ibrahim Boubacar Keita est aussi intervenu après une série de manifestation de l’opposition où une vingtaine de morts et au moins 150 blessés ont été enregistrés. L’opposition contexte non seulement les résultats de l’élection présidentielle, mais aussi dénonce la corruption ambiante et l’impunité dans le pays et dans l’entourage immédiat du président déchu.
En Guinée, le coup d’État est intervenu le 5 septembre 2021, dans un contexte presque similaire au Mali, en dehors du contexte sécuritaire. En effet, arrivée au pouvoir en 2010, le président déchu, Alpha Condé, a été réélu en 2015. En 2020, il modifie la Constitution par référendum et est réélu en novembre 2020 pour un troisième mandat avec 59,50% des voix. Le coup d’Etat est intervenu après plusieurs manifestations de l’opposition qui s’oppose à la modification de la Constitution et au troisième mandat. L’opposition dénonçait également la mauvaise gestion des deniers publics. Les manifestations ont engendré plusieurs dizaines de morts.
Contrairement au Mali et en Guinée, le Burkina Faso n’a pas connu une crise électorale. Roch Marc Christian Kaboré a été réélu en novembre 2020 avec 57,87% des voix. Tous les partis politiques de l’opposition l’ont félicité à l’issue de sa réélection. Mais le pays va faire face aux affres du terrorisme, causant la mort de plusieurs personnes civiles et militaires et plus de 1,5 millions de personnes ont été contraintes de quitter leur lieu de résidence.
Pendant ce temps, les scandales de corruption sont dénoncés dans l’attribution des marchés publics, l’acquisition de biens militaires, la mauvaise gestion des primes des militaires, etc. La majorité des Burkinabè se sentant exclus du partage des fruits de la croissance économique tant chantés, c’est dans ce contexte qu’est intervenu le coup d’Etat le 24 janvier 2022.
Ce coup d’Etat est la preuve que la démocratie n’est pas synonyme de processus électoral réussi. Les pays africains dépensent plusieurs dizaines de milliards FCFA pour organiser les élections afin de se donner une bonne image auprès des partenaires étrangers et des investisseurs.
Mais, on observe que la majorité des citoyens de ces pays ne s’impliquent pas dans les processus électoraux en s’inscrivant massivement sur les listes électorales et en votant le jour-J.
L’engouement des populations africaines autour des élections se résume à jouir des retombées de la corruption lors des campagnes électorales. Ces populations sont conscientes que l’argent déversé lors des campagnes électorales provient des détournements de deniers publics. Elles réclament leur part.
De plus en plus, les citoyens des pays africains exigent plus de garantie de leurs dirigeants. Les citoyens aspirent à plus de liberté d’expression et surtout à plus de sécurité. Ils aspirent plus à la bonne gouvernance. Ils ne supportent plus la corruption, le vol, les détournements. Ils rejettent le conflit d’intérêt, les prête-noms dans les entreprises, le clientélisme, le trafic d’influence, etc. Ces populations n’hésitent plus à descendre dans la rue pour dénoncer ces maux. La démocratie qui coûte cher aux Etats est à repenser au-delà des élections, parce que l’armée est vue comme le dernier rempart pour sauver le pays. A quoi sert un processus électoral réussi dans un contexte de corruption ? Est-on en démocratie quand les dirigeants élus entrainent le pays dans la dépendance extérieure parce que les richesses nationales sont mal gérées et les pays dans des problèmes de développement et de sécurité ? Des questions qui attendent des réponses de toutes les forces vives.o
Joel Bouda

 

Encadré

La mal gouvernance, une des causes des coups d’Etat au Mali, en Guinée et au Burkina Faso

Au Mali, en Guinée et au Burkina Faso, plusieurs maux dont la mal gouvernance dans la gestion du pays et dans l’armée ont miné le pouvoir de présidents démocratiquement élus avec des gros scores. Des élections qui ont coûté très cher au Trésor public. Mais ces présidents ont été balayés par des coups d’Etat applaudis par une population qui a manifesté son mécontentement avant que l’armée passe à l’acte.

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